Disparition

La classe politique rend hommage à Marielle de Sarnez, une femme «courageuse» et «engagée»

Des insoumis aux députés de gauche et de droite, en passant par les membres du gouvernement, l'ensemble de la classe politique a rendu hommage mercredi à Marielle de Sarnez, ancienne députée européenne et ministre, morte à l’âge de 69 ans.
par Sacha Nelken et Victor Boiteau
publié le 13 janvier 2021 à 23h53

La famille centriste est en deuil. Et avec elle, l'ensemble de la classe politique française. «Mercredi 13 janvier 2021. Voici le jour en trop», a déclaré François Bayrou, président du Modem, en annonçant le décès de Marielle de Sarnez. Figure du courant centriste, l'ancienne députée, éphémère ministre des Affaires européennes au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, s'est éteinte mercredi, à 69 ans, des suites d'une leucémie.

Plus qu'une responsable politique, François Bayrou dit sa tristesse pour celle qui l'accompagna dans ses combats politiques durant quarante ans. Une femme «si talentueuse et si courageuse», écrit le maire de Pau. «Notre chagrin est immense.»

Les membres du gouvernement ont également exprimé leurs condoléances, saluant l'engagement de celle qui mena sa vie politique entre Paris et l'Europe, défendant toujours l'idéal européen. Le Premier ministre, Jean Castex, rend ainsi hommage à celle qui avait une «certaine idée de l'Europe» : «Ses combats resteront plus que jamais les nôtres.» Députée européenne de 1999 à 2017, Marielle de Sarnez avait salué le discours européen du chef de l'Etat à la Sorbonne, le 26 septembre 2017, qui avait su être «au rendez-vous de l'Histoire». Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, salue «une femme de tête» et «de cœur», «militante de la construction européenne». Nathalie Loiseau, qui lui a succédé au ministère des Affaires européennes en juin 2017, adresse ses pensées à «une femme engagée pour l'Europe, une combattante».

«La France perd une responsable politique de grand talent. Nous perdons une amie», a réagi Emmanuel Macron dans un tweet, louant une «une artisane du centre, passionnée de l'Europe».

«Une femme aux convictions fortes»

A l'Assemblée nationale, où Marielle de Sarnez siégeait depuis 2017, les hommages ne se sont pas non plus fait attendre : «Les députés Modem sont saisis d'une grande tristesse», écrit le président du groupe centriste au Palais-Bourbon, Patrick Mignola. «Nous pensons […] au privilège d'avoir appris et agi à ses côtés. Nous pleurons de parler d'elle au passé.» Des hommages qui dépassent la seule famille du centre. L'insoumis Alexis Corbière salue «une femme aux convictions fortes, toujours intelligente et pertinente» quand Jean-Luc Mélenchon applaudit «une adversaire exemplaire de loyauté, de respect des autres et de créativité». «Le service du pays perd une utile influence secrète», poursuit-il. Chez les socialistes, Boris Vallaud loue une «femme courageuse et passionnée». Une passion également soulignée par la présidente du groupe PS à l'Assemblée, Valérie Rabault, qui se souvient «d'une voix passionnée par l'Europe et l'international».

«L'Assemblée nationale perd une de ses membres éminentes, la diplomatie parlementaire une grande représentante», exprime quant à lui le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand. Du côté des parlementaires de droite, le député LR de Moselle Fabien Di Filippo se souvient d'une femme «toujours d'une grande élégance, dans ses attitudes, dans la commission qu'elle présidait». Des mots semblables à ceux de la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui salue «une présidente de commission investie, respectueuse et attentive à tous les députés».

«Un esprit et une parole libres»

A droite, où son compagnon de route de toujours François Bayrou est honni depuis 2012 et son soutien à François Hollande à l'entre-deux-tours de la présidentielle, on n'a pas non plus manqué de saluer la mémoire de l'ex-députée de Paris. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier, loue «une femme remarquable par ses convictions et son audace».

Des convictions reconnues également par la maire du VIIe arrondissement de Paris, Rachida Dati : «J'ai eu la chance de travailler [avec elle] à plusieurs reprises, notamment au Parlement européen. J'ai apprécié la force de son engagement.»

Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, salue «un esprit et une parole libres». «Marielle de Sarnez manquera à la vie politique et au débat d'idées qu'elle aimait passionnément.»

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