Nantes. Mort de Claude Le Péron, le bassiste nantais de Jean-Jacques Goldman... |
C’est une figure du rock nantais qui vient de s’éteindre d’une longue maladie, Claude Le Péron. Le « mec le plus drôle de la terre », selon son ami Fred Renaudin. Retour sur l’incroyable parcours de ce grand fan de Johnny Hallyday.
Il adorait cette photographie, encadré d’Alain Souchon et de Laurent Voulzy, réalisée un jour où ces deux complices tournaient dans la région nantaise.
Claude Le Péron avait joué avec Voulzy et Souchon en 1977 dans Crystal
Claude Le Perron, le sourire en bandoulière et la tignasse ébouriffée, comme au bon vieux temps des seventies, connaissait ces deux-là comme personne. Voulzy était un de ces copains d’enfance et les trois musiciens avaient joué dans le même groupe, Crystal, en 1977.
Le bienveillant bassiste nantais enregistrera « Cœur Grenadine » (1979), « Bopper en larmes » (1983) avec Voulzy et s’offre un Olympia avec Souchon la même année. L’amitié, un mot qui prenait tout son sens chez Claude Le Péron, pouvait traverser les décennies. Elle ne prenait jamais une ride à la façon des copains d’abord de Brassens.
Le temps n’avait pas d’emprise sur lui
, dit le musicien Fred Renaudin, homme aux claviers, qui a gagné ses premiers cachets en jouant avec Claude et mon père.
Sa bonne humeur, je crois que c’était ça son secret. Il gardait toujours une allure de jeune homme ».
Lui qui était pourtant né le 2 février 1948 à Fontenay-sous-Bois en région parisienne avait 72 ans avant de partir la nuit dernière des suites d’une longue maladie.
De Nantes à Montaigu sur scène
C’est en 1969 qu’il débarque à Nantes et fonde un an plus tard le groupe Zig-Zag avec Jean-Luc chevalier des Tri Yann. La rencontre avec Jean-Jacques Goldmann en 1983, lors de l’émission Champs-Elysées, le propulse devant des foules entières durant 21 ans. L es filles tombaient dans les pommes quand Goldman arrivait », dira-t-il.
Sur l’album live intitulé « Un tour ensemble », Claude Le Péron est encore aux manettes (guitare basse, vielle à roues et chœurs). Il nous avait raconté y avoir chanté quelques secondes « De Nantes à Montaigu » durant la présentation des musiciens, au moment où il était cité. Jean-Jacques m’a appelé lors du bouclage de l’album pour me dire qu’il créditait de mon nom ce très court moment,
souriait-il. Un an plus tard, j’ai reçu un sacré chèque de la Sacem
.
« Gang Le Péron »
Le bassiste nantais aimait aussi parler de ses débuts au Club Med et de tous ses amis musiciens. Très affecté par la mort de Johnny Hallyday, qu’il a accompagné sur scène à trois reprises, il avait donné un concert sous le nom « Gang Le Péron », en hommage à son idole. Dès le début des années 60, je le voyais à la télévision et je l’imitais devant un miroir. C’était le héros de ma jeunesse
, confia-t-il à l’Éclaireur en Normandie. Un show unique.
Il sera aussi sur scène dans les groupes Dave Mackey Tree-o, Stan Skibby, les Rapalas, After the rain et les Tontons Rockers, avec son fils Guillaume Le Péron. Plus récemment, Claude, qui vivait à Bouaye, jouait en passant avec une belle brochette de musiciens amis. Ceux-là vont poursuivre l’aventure et préparent un spectacle entièrement dédié à Jean-Jacques Goldman. Sûr que là -haut, Claude Le Péron arborera son plus beau sourire.