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Alberto Alesina, économiste défenseur de l’austérité budgétaire, est mort

Les travaux de ce chercheur italien installé aux Etats-Unis ont porté sur l’étude des politiques budgétaires, montrant, selon lui, que la réduction des dépenses publiques a des vertus expansionnistes. Il est mort le 23 mai, à l’âge de 63 ans.

Par François Facchini (Professeur agrégé à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre d’économie de la Sorbonne)

Publié le 01 juin 2020 à 13h33

Temps de Lecture 2 min.

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Alberto Alesina, spécialiste de macroéconomie des finances publiques, est mort, le 23 mai, à New York, à l’âge de 63 ans, laissant derrière lui une œuvre et un message importants en ces temps de crise. Depuis le milieu des années 1980, cet économiste italien installé aux Etats-Unis a cherché à mieux comprendre les déterminants des décisions financières des Etats et leurs effets. Il a montré, articles après articles, livres après livres, et à rebours de l’opinion dominante, que la mise en œuvre d’une politique d’austérité budgétaire pouvait avoir des vertus expansionnistes.

Né le 29 avril 1957, à Broni (Lombardie, Italie), Alberto Alesina, formé en Italie à l’université Bocconi, obtient un doctorat en 1986 à l’université Harvard, aux Etats-Unis, où il fera l’essentiel de sa carrière. Une année plus tard, il publiait son article sur les cycles politiques avec anticipation rationnelle. En français, on dispose de la traduction de son livre coécrit avec l’économiste américain Edward Glaeser, Combattre les inégalités et la pauvreté. Les Etats-Unis face à l’Europe (Flammarion, 2006), pour mieux comprendre des questions aussi importantes que les politiques de redistribution, les choix budgétaires et fiscaux et-ou les effets de l’immigration sur les politiques sociales.

Ces travaux se placent dans une tradition libérale italienne prestigieuse, qui va de Luigi Einaudi (1874-1961) à Bruno Leoni (1913-1967). Il défend la loi de Say (du nom de l’économiste français Jean-Baptiste Say [1767-1832], selon laquelle l’offre crée la demande), contre la macroéconomie keynésienne (selon laquelle le soutien à la demande augmente la croissance) et montre comment la contrainte politique explique les choix budgétaires et fiscaux des gouvernements autant que les contraintes économiques. Son message est simple : il est impossible d’enseigner la macroéconomie sans traiter de l’économie des choix publics, autrement dit des calculs politiques qui inspirent les choix budgétaires, fiscaux et réglementaires des décideurs politiques.

Le choix de l’austérité

Son dernier livre, publié en collaboration avec Carlo Favero et Francesco Giavazzi, aux Presses de l’université de Princeton, en 2019, avait pour titre Austerity : When It Works and When It Doesn’t (« Austérité. Quand ça marche et quand ça ne marche pas », non traduit). Un ouvrage indispensable pour tous ceux qui souhaitent aller au-delà de l’idéologie de la relance keynésienne à chaque crise économique. Il montre, à partir de recherches empiriques sur seize économies développées, que les pays qui ont choisi de réduire les dépenses publiques ont eu de meilleurs résultats en termes de production et d’emploi que les pays qui ont augmenté les impôts. L’austérité fut le choix de l’Autriche, du Danemark et de l’Irlande dans les années 1980, mais aussi de l’Espagne, du Canada et de la Suède dans les années 1990. Ce choix eut des effets expansionnistes et non récessionnistes.

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