REVENDICATIONSDes coursiers Deliveroo mécontents vont faire Bordeaux-Paris à vélo

Bordeaux : Des coursiers Deliveroo vont pédaler jusqu’à Paris pour rencontrer les patrons de la start-up

REVENDICATIONSMécontents des conditions de travail qui se « dégradent » selon eux, cinq coursiers travaillant pour Deliveroo, vont pédaler jusqu’à Paris pour porter leurs doléances aux patrons de la start-up
Jérémy Wick, porte parole des coursiers à vélo à Bordeaux.
Jérémy Wick, porte parole des coursiers à vélo à Bordeaux. - M.Bosredon/20Minutes
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Ces coursiers à vélo dénoncent notamment la nouvelle grille tarifaire de l’entreprise, qui ne leur serait pas favorable.
  • Ils vont pédaler pendant une semaine, s’arrêtant au passage dans sept villes, dont Nantes et Rennes, pour recueillir les revendications des livreurs de ces villes.
  • Selon l’entreprise, les nouveaux tarifs ne sont pas moins avantageux, mais privilégient les courses les plus longues.

Ils « refusent de travailler à la chaîne » et de « pédaler dans la semoule. » Cinq coursiers à vélo travaillant pour la marque de livraison de repas à domicile Deliveroo, vont effectuer un périple à vélo, de Bordeaux à Paris, pour « rencontrer les patrons de l’entreprise. » Une manifestation qu’ils ont surnommée « L’échappée Del ».

A l’initiative de cette opération, se trouve Jérémy Wick, qui s’est retrouvé propulsé « porte-parole des coursiers à vélo à Bordeaux. » Il a décidé de monter ce périple il y a une quinzaine de jours. « Cela fait deux ans que je suis coursier, et les conditions de travail se dégradent, assure-t-il. A temps plein, je réussissais à me faire 3.000 euros brut par mois [les revenus des coursiers sont toutefois très disparates], en pédalant 700 km par semaine – à vélo électrique je précise. Dorénavant, il faut que je fasse 200 km de plus par semaine pour gagner la même chose. Et tout le monde est dans la même situation que moi. »

Ils demandent le retour du tarif minimum de 4,50 euros la course

En cause, la politique tarifaire qui serait de moins en moins intéressante. « Les tarifs ne cessent de baisser, argumente le jeune homme de 29 ans, et maintenant un grand nombre de courses ne sont plus défrayées que 2,60 euros, ce n’est plus possible. Nous réclamons en priorité la réinstauration du tarif minimal de 4,50 euros la course. »

Depuis le 29 juillet dernier, Deliveroo a effectivement abaissé son tarif minimal à Bordeaux, dans le but d’augmenter les tarifs des courses « intermédiaires et longues », qui avaient tendance à être délaissées par les livreurs. Une nouvelle grille qui offre selon l’entreprise « une meilleure tarification, plus juste » et « plus de 54 % des commandes sont payées davantage ». « Nous avons tous reçu un mail nous expliquant en effet que les courses les plus longues seraient mieux rémunérées, mais la réalité c’est qu’il faut réaliser plus de kilomètres pour gagner la même chose » relève pour sa part Jérémy Wick.

Le coursier, qui a lancé une pétition en ligne ayant recueilli près de 40.000 signatures, réclame aussi « le retour de la prime intempérie. »

Recueil de doléances

Jérémy Wick et ses acolytes, profiteront de leur voyage pour passer par plusieurs villes où Deliveroo est implanté : La Rochelle, Poitiers, Nantes, Rennes, Le Mans, Orléans et Versailles. « Nous allons recueillir les revendications des livreurs de toutes ces villes, et les porter à la direction parisienne. »

Le départ est programmé depuis Bordeaux, lundi 16 septembre, à 7 h. « Nous prévoyons d’arriver le mardi 24 à Paris, et on espère bien être reçus par la direction, puisque ici à Bordeaux, on nous répond que ce n’est qu’une annexe où l’on ne prend pas de décision. »

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