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Mort de l’écrivain russe Andreï Bitov

L’auteur de « La Maison Pouchkine », Prix du meilleur livre étranger en 1989, et qui compte parmi les écrivains majeurs de la littérature russe, est mort à Moscou le 3 décembre, à l’âge de 81 ans.

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Publié le 10 décembre 2018 à 18h48, modifié le 10 décembre 2018 à 18h48

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L’écrivain russe Andreï Bitov en novembre 2008.

Auteur à l’œuvre profondément marquée par l’histoire et la littérature de son pays, qu’il ne quitta jamais, même aux plus durs moments de la répression soviétique, le romancier Andreï Gueorguievitch Bitov est mort, à Moscou, le 3 décembre, à l’âge de 81 ans.

Très attaché à Léningrad, où il naît le 27 mai 1937, Andreï Bitov se réclame d’une ancienne souche pétersbourgeoise – son grand-père y fut directeur de lycée, son père Georg Leonidovitch (1902-1977), architecte, et sa mère Olga Alekseieva Kedrova (1905-1990), avocate – et célèbre tant son destin historique que sa vocation européenne et sa mémoire littéraire. Il se faisait gloire d’être né 250 ans exactement après la fondation de la ville, même si la mort de Staline, deux mois avant les commémorations annoncées, annula les festivités prévues le jour de ses 16 ans.

Ses premiers souvenirs sont du reste liés au siège de la ville par les nazis dès la fin 1941, puis à l’évacuation de la famille vers l’Oural en mars 1942 où avec sa mère et son frère Oleg, il rejoint son père. Après un repli à Tachkent, il revient à Léningrad en 1944 où, s’il rêve déjà d’être écrivain, il s’adonne au sport (athlétisme, aviron, haltérophilie, voire escalade dès qu’il peut gagner les montagnes). C’est du reste ce goût qui le conduit à entreprendre des études d’ingénieur géologue à l’Institut des mines, mais Andreï Bitov est bientôt exclu de l’établissement, où il participe, poète débutant, à l’association littéraire, certains de ses actes, au lendemain de la mise au pas de la Hongrie fin 1956, étant jugés séditieux.

Mausolée de la culture russe

Après son service militaire, il réintègre l’Institut et obtient son diplôme, mais il se tourne désormais vers la prose, commence à publier (1960) et ne tarde pas à intégrer, en 1965, l’union des écrivains soviétiques, sorte de syndicat professionnel, même si certains de ses textes où le thème du dédoublement entre lui et l’auteur qu’il met en scène (Serge et Bitov lui-même dans Par temps de vent et En marge) ne correspondent pas aux canons littéraires prescrits.

Dès 1964, il entreprend un grand roman qui l’occupe sept ans, La Maison Pouchkine. Roman de l’humiliation infinie, sorte de saisissant mausolée de la culture russe présentée comme moribonde, sinon morte, et qui naturellement ne peut paraître en URSS en 1971. La première édition, en russe, paraît aux Etats-Unis en 1978 avant, une décennie plus tard, des traductions en anglais dès 1987, en allemand, en italien, en japonais et en suédois, et finalement en 1988, au moment même où le texte est publié en URSS dans la revue Novy Mir, perestroïka oblige, en français, où cette fresque formidable est couronnée du prix du meilleur livre étranger (1989).

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