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Chronique

Quel travail demain ?

Par Muriel Jasor

Publié le 4 juil. 2016 à 00:24Mis à jour le 4 juil. 2016 à 01:00

La Britannique Lynda Gratton était à Paris, la semaine dernière. Encore sonnée par l'effet post-Brexit, ce professeur de comportement et d'organisation de la London Business School était - aux côtés du DRH et d'un PDG du CAC 40 - l'invitée d'un dîner informel organisé par deux grands spécialistes de ressources humaines, François Eyssette et Jean-Michel Garrigues. L'occasion de débattre autour de son ouvrage coécrit avec l'économiste Andrew Scott, « The 100-Year Life » (Bloomsbury en anglais).

Combien de temps et comment travaillerons-nous demain ? « L'allongement de la durée de la vie va exercer un impact considérable sur les façons dont nous travaillons et que nous tenons pour acquises », répète-t-elle, le lendemain matin, dans le lobby d'un hôtel du centre de Paris. Et de poursuivre : « Combien de temps travailleront Jack né en 1945, Jimmy en 1971 et Jane en 1998 ? Longtemps, sachant que c'est la fin des 3 sempiternels stades études-vie professionnelle-retraite. » Pour Lynda Gratton, chacun sera le « designer de ses vies perso et pro », articulant des périodes de travail, de formation, de création de son propre emploi, de congé sabbatique ou d'entrepreneuriat social. Une faculté pour happy few ? Un scénario anglo-saxon ? « Non, une tendance progressive et universelle », coupe-t-elle en référence à l'étendue de ses travaux, puis en pointant - « quelle perte de talents ! » - l'inquiétante progression de quinquas français privés de travail sous l'effet conjugué de l'économie en berne et des stéréotypes liés à l'âge.

Foisonnant, ce débat débouche sur quantité d'interrogations - l'impact du numérique notamment - et prend des orientations divergentes, du « tous free-lances ! » (ce statut séduirait déjà près de 10 % des cadres français, selon OpinionWay) au retour vers Keynes, du duo temps de travail rallongé/compétitivité en hausse à l'idée d'un revenu minimum universel. Lynda Gratton a-t-elle eu vent de l'opus de la sociologue du travail Dominique Méda et de l'économiste Pierre Larrouturou, « Einstein avait raison, il faut réduire le temps de travail » (Atelier) ? « Une traduction en anglais m'intéresserait », répond-elle poliment. De son côté, l'Ifas, spécialiste du changement comportemental, diligente une enquête « Vivre et travailler en 2040 » via une plate-forme collaborative. Combien de temps, comment ? Les scénarios d'anticipation se multiplient.

Muriel Jasor

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