Le ministère de l’Éducation chercherait à niveler par le bas en voulant revoir le Test de certification en français écrit pour l’enseignement (TECFÉE) qui est raté par plusieurs futurs professeurs, selon une retraitée de l’enseignement.
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Les enseignants de demain sont plus nombreux à échouer à l’examen de français à la première tentative depuis la pandémie, selon les données obtenues par Le Journal.
«La pandémie a le dos large, les résultats sont extrêmement mauvais depuis le début du test en 2008», a toutefois réagi Suzanne G. Chartrand, retraitée de l’enseignement et didacticienne du français.
D’après elle, seulement 47% des étudiants réussissaient cet examen à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en 2010. Ils étaient 53% à y parvenir dans toutes les universités de la province en 2017.
À ses yeux, en voulant que les résultats soient les meilleurs possibles au primaire, au secondaire et au collégial, le ministère de l’Éducation nivellerait par le bas.
«Les élèves au secondaire doivent écrire quatre fois par année un texte correct sur lequel ils seront corrigés et notés. Apprendre à écrire une langue comme le français, quatre fois par année, c’est impossible», a-t-elle statué.
«Ils sortent du secondaire après avoir réussi un examen bidon, je le dénonce, [...] on peut le réussir tout en étant presque analphabète fonctionnel et c’est la même chose pour l’épreuve uniforme de français», a avancé Mme Chartrand.
En outre, les questions de l’examen seraient loin d’être déconnectées, selon la didacticienne, qui juge que les critiques ne sont pas fondées.
«Les mots qui sont choisis dans le TECFÉE ne sont pas choisis au hasard, ils ne sont pas choisis par rapport aux mots que connaissent les intellectuels de l’Académie française, ils sont choisis par rapport aux mots connus par une cohorte identique à celle qu’on veut tester», a-t-elle soutenu.