Patrick Ménard (ATS) : « un client qui n’a pas de pied de facture n’est plus un client »

menard ATS

[MAJ]


A l’occasion de l’anniversaire des 35 ans de la société doubienne ATS (25), retrouvez l’entretien de son directeur général, Patrice Ménard, réalisé par Transport Info en début d’année. 


Transport Info : Comment présentez-vous l’entreprise que vous gérez ?
Patrick Ménard : En 2008, j’ai racheté ATS qui compte aujourd’hui une quarantaine de tracteurs, avec des métiers différents comme la porte bobine, la marchandise générale en national et international. Outre le territoire national, nous avons une vingtaine de véhicules équipés en chariot embarqué nous permettant de desservir l’Espagne et la Belgique.


Par ailleurs, nous possédons quatre véhicules à fond mouvant avec lesquels on se “promène” entre le Haut-Jura et les Vosges. Nous sommes correspondants Tred Chariot avec une plate-forme. Nous effectuons des tournées en régional sur tout le quart est pour alimenter les industriels. En parallèle, nous proposons des transports en plateau extensible et de la location avec conducteur. Avec nos 50 salariés, nous réalisons 8 millions d’euros de chiffre d’affaires.

TI : Comment évoluent vos activités ?
PM : Nous restons globalement en progression, puisque quel que soit le métier, nous évoluons chaque année entre 5 et 10 %. Lors de l’exercice précédent, le rachat des Transports Pierrat (70) nous a apporté des volumes, des matériels et du chiffre d’affaires supplémentaire.

Actuellement, que ce soit en bobine d’acier, en fond mouvant, ou en chariot embarqué, le marché subit un tassement. Il faut dire que nous avons connu deux années exceptionnelles pendant le Covid, où nous étions en suractivité, à la limite de la submersion. Ce fléchissement enregistré dès la fin 2022 nous ramène finalement à la réalité du marché.

“La diversification de nos métiers nous offre davantage de sérénité.”

TI : Quelle est votre principale problématique ?
PM : Aujourd’hui, c’est le prix du carburant même si nous parvenons à répercuter l’indexation gasoil. Chez nous, un client qui n’a pas de pied de facture n’est plus un client. Dès que l’on assure une prestation de transport, qu’elle soit nationale ou internationale, elle se trouve indexée. Le fait que tous les prix s’envolent appelle à une extrême vigilance. C’est la raison pour laquelle j’ai dû décaler mes investissements sur 2023 par manque de visibilité, et il n’est pas sûr que nous les réalisions. Cela dépendra du niveau des prix et de l’inflation.

Nous sommes ainsi obligés de réfléchir quant à notre positionnement. Concrètement, j’avais prévu d’acquérir quatre tracteurs et quatre remorques. Finalement, j’ai acheté deux remorques, tandis que je n’avais pas le choix en chariot embarqué. Question revalorisation de nos tarifs, nous avons en moyenne obtenu 5 % depuis le début de l’année 2022. La FNTR nous soumet un cahier des charges très précis avec l’évolution des différents postes sur l’année : c’est ma bible. Nous allons demander entre 5 et 6 % pour 2023. Cela correspond à une réalité reflétant aussi bien l’évolution des coûts en matière de salaires que les frais de route et les prix des réparations mécaniques.

TI : Quelles sont vos priorités pour faire avancer ATS ?
PM : Nous poursuivons notre développement en continuant de prendre des parts de marché. À l’image du transport en chariot embarqué, on s’aperçoit qu’il existe un potentiel de développement sur des marchés de niche avec de la valeur.

Comme on ne sait pas de quoi sera fait 2023, l’analyse est un petit peu plus délicate aujourd’hui. La diversification de nos métiers nous offre davantage de sérénité. Pour sécuriser notre rentabilité, nous pouvons également compter sur une cellule affrètement qui pèse à présent 30 % de notre volume d’affaires. Si cela coince, on est capable d’aligner nos camions. Cette performance fait notre force sur la place de Besançon.

AI

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