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La mort d’Anshu Jain, ancien coprésident de la Deutsche Bank

Né en Inde, le banquier fut le premier non germanophone à avoir dirigé la première banque privée allemande. Il est mort à l’âge de 59 ans.

Par  (Berlin, correspondance)

Publié le 20 août 2022 à 07h14, modifié le 20 août 2022 à 07h47

Temps de Lecture 3 min.

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Anshu Jain, à Berlin, 13 Juin 2012.

Il était l’une de ces figures à la fois fascinantes et scandaleuses des années folles de la finance mondiale, celles qui ont précédé et suivi la crise financière de 2008-2009. Anshu Jain, né au sein de la classe moyenne indienne, à Jaipur, au Rajasthan, en 1963, premier patron d’origine non germanique à s’être hissé à la tête de la Deutsche Bank (DB) après un début de carrière chez Merrill Lynch, s’est éteint à Londres, samedi 13 août, après un long combat contre un cancer de l’estomac. Il avait 59 ans.

Dans un communiqué paru le 13 août, la banque a honoré l’héritage de son ancien patron, qui a dirigé le département de la banque d’investissement de la DB, avant de siéger au sein du directoire, à partir de 2009, puis au poste de codirecteur du groupe, entre 2012 et 2015. « Il a joué pendant deux décennies un rôle marquant dans le développement de la Deutsche Bank et il a contribué de manière déterminante à la croissance de l’activité de négoce sur les marchés de capitaux », précise le texte. Christian Sewing, l’actuel PDG de la banque allemande, a quant à lui salué « un leader passionné, d’une grande brillance intellectuelle. Il a impressionné beaucoup d’entre nous par son énergie et sa loyauté ».

Hommage étonnamment laudateur à un patron que la Deutsche Bank a pourtant renvoyé sans ménagement en 2015, quand les dommages sur sa réputation étaient tels que l’existence de la banque elle-même semblait gravement compromise. Empêtrée dans les scandales, DB n’est alors plus que l’ombre de son prestigieux passé. Tel est le paradoxe d’Anshu Jain : celui qui était considéré comme un des meilleurs banquiers de sa génération exerçait sur le monde de la finance en général et sur les cadres de la banque en particulier une forte fascination… jusqu’à les entraîner dans sa chute.

Risques inouïs

Pendant deux décennies, son ambition fut de porter la Deutsche Bank – une banque historiquement centrale dans le capitalisme allemand, mais aux ambitions longtemps provinciales – au sommet de la finance mondiale. Pour y parvenir, il a pris des risques inouïs, y compris après l’éclatement de la crise de 2008-2009, comprenant trop tardivement que l’environnement de régulation bancaire avait définitivement changé.

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Toute l’histoire du personnage participe de cette aura exceptionnelle. Son enfance et ses études d’économie, en Inde, son installation aux Etats-Unis pour y obtenir un MBA d’économie à l’université du Massachusetts, et son passage à la banque Merrill Lynch, de 1988 à 1995. C’est là qu’il fait la rencontre qui va marquer son existence : le banquier Edson Mitchell, figure de Wall Street, dont les méthodes agressives et le style flamboyant ont inspiré plusieurs films sur les excès de la finance américaine.

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