
Il sera le premier à manquer à l’appel de la nouvelle génération de cinéastes indépendants. Dans les années 1990, se seront croisées, au Japon, deux générations de cinéastes. Tandis que les anciens de l’intempérante nouvelle vague – Nagisa Oshima (1932-2013), Shohei Imamura (1926-2006), Yoshishige Yoshida (né en 1933) – signent leur dernier film, une nouvelle lignée éclôt, notamment composée de Takeshi Kitano (né en 1947), Kiyoshi Kurosawa (né en 1955), Nobuhiro Suwa (né en 1960), Naomi Kawase (née en 1969), Hideo Nakata (né en 1961), Hirokazu Kore-eda (né en 1962). C’est dire la richesse chromatique de cette production indépendante, dont Shinji Aoyama, né le 13 juillet 1964, à Kitakyushu, et mort le 21 mars, à Tokyo, des suites d’un cancer, était partie prenante.
Formé à l’école subtile du critique de cinéma Shigehiko Hasumi, par ailleurs spécialiste de littérature française, on retrouve, chez Aoyama, ce tropisme francophile, puisqu’il fut lui-même critique aux Cahiers du cinéma Japon et devint assistant du cinéaste suisse Daniel Schmid (1941-2006) sur ce très beau film consacré au kabuki, intitulé Visage écrit (1995). Sa cinéphilie, très éclectique, à l’instar de son cinéma, le portait aussi fortement vers le cinéma américain contemporain et sa violence stylisée. On ne connaît toutefois en France qu’une petite partie de l’œuvre d’Aoyama, inaugurée en 1996, qui compte une quinzaine de longs-métrages.
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