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Carnet noir
Georges Athanasiadès était «Monsieur Orgue»

Chanoine de l’Abbaye de Saint-Maurice, Georges Athanasiadès (ici en 2009), titulaire de l’orgue de la basilique s’est produit en concert internationalement. Compositeur, organiste, il est l’auteur de nombreux enregistrements. En 2001 il a fondé le concours international pour orgue à Saint-Maurice.

Omniprésent dans la vie culturelle et cultuelle de Suisse romande, Georges Athanasiadès incarnait à lui seul la figure savante et populaire de l’organiste. Décédé le 3 février à l’âge de 92 ans, le chanoine aura peut-être fait rayonner l’Abbaye de Saint-Maurice davantage que les Pères Abbés qui y ont officié durant les 70 années où il a été organiste titulaire, soit entre 1950 et 2019.

Né à Lavey-les-Bains en 1929, fils de l’ancien organiste titulaire, Georges Athanasiadès a mené simultanément une carrière de religieux, d’enseignant (allemand et grec) au Collège de l’Abbaye, de théologien et de compositeur. Mais c’est en tant qu’organiste virtuose, à la tribune de «son» instrument construit en 1950 et comme concertiste globe-trotter infatigable, que sa renommée dépassera largement les murs de l’abbatiale.

Un Liszt grec

La silhouette du petit homme au costume sévère, aux cheveux blancs en couronne vaporeuse autour de son crâne lisse, aux sourcils broussailleux jaillissant de ses lunettes à écailles était familière pour tous les mélomanes de Suisse romande. Ainsi que sa voix perçante, reconnaissable entre toutes et souvent diffusée par la Radio romande. Plus que tout autre musicien professionnel, Georges Athanasiadès était un amateur de musique à la curiosité inlassable, aimant en parler et aimant qu’on l’écoute. Et, de fait, on savait très vite à chaque concert si le chanoine valaisan était dans la salle.

Quand il n’y était pas, c’est qu’il était soit à la tribune de son instrument de Saint-Maurice, soit donnant lui-même un concert quelque part dans le monde, ou encore sur la scène, comme conférencier. Dans une de ces pièces pour orgue les plus réussies, «Lisztiana Hellenica», il reprenait à son compte le thème du «Premier concerto pour piano» de Liszt dans une paraphrase qui laissait entendre le Liszt grec qu’il était à sa façon, homme du monde et homme d’Église.