Mort du réalisateur Jean-Jacques Beineix (37°2 le matin) à l’âge de 75 ans

Mort du réalisateur Jean-Jacques Beineix (37°2 le matin) à l’âge de 75 ans
Guignebourg Denis/ABACA

La triste nouvelle a été confirmée par la famille de Jean-Jacques Beineix à l’AFP.

Le monde du cinéma français est en deuil ce vendredi. On vient en effet d’apprendre la disparition de Jean-Jacques Beineix à l’âge de 75 ans. La nouvelle de sa mort a été annoncée par sa famille à l’AFP sans préciser les causes du décès. Le Parisien affirme pour sa part que le cinéaste, qui avait 75 ans, s’est éteint des suites d’une leucémie. « Tellement de souvenirs avec Jean-Jacques Beineix Mains jointes Son analyse de l’arrivée du LOFT sur le plateau d’ONPP ! Son récit du tournage de 37.2 avec ma BeatriceCœur rouge. Adieu Jean-Jacques », a twitté le journaliste Marc-Olivier Fogiel, l’une des premières personnalités à avoir réagi à cette triste nouvelle.

Figure du cinéma français, Jean-Jacques Beineix, qui cumulait les casquettes de réalisateur, scénariste, dialoguiste, producteur et écrivain, a commencé sa carrière au cinéma en tant qu’assistant réalisateur ; poste qu’il a notamment occupé auprès de grands noms du septième art tels que Claude Berri pour Le Cinéma de papa et Le Mâle du siècle, René Clément dans La Course du lièvre à travers les champs ou encore Claude Zidi pour tourner L’Aile ou la cuisse. Devenu réalisateur, il se fait remarquer par le public dès son premier film, le poétique Diva (1980) dans lequel il met en scène un postier qui, après avoir enregistré en douce un concert donné par une diva, fait l’objet d’une étrange chasse à l’homme. Porté par Richard Bohringer, Wilhelmenia Wiggins Fernandez et Frédéric Andrei, le film lui permet de décrocher 4 César en 1982 notamment celui de la meilleure première œuvre et de la meilleure musique (Vladimir Cosma).

Après le combat d’un homme pour venger sa sœur qui s’est suicidée suite à un viol dans La Lune dans le caniveau en 1983, il explose avec le sulfureux 37°2 le matin qui révèle Béatrice Dalle (dont c’est le premier film) et Jean Hugues Anglade. Récit d’un amour tumultueux entre l’impulsive Betty (Béatrice Dalle) et Zorg (Jean-Hugues Anglade), un homme à tout faire, le troisième film de Jean-Jacques Beineix réalise plus de 3,6 millions d’entrées au cinéma, décroche 8 nominations aux César (et un seul prix) et sera son plus grand succès. S’il continue de tourner, il n’arrivera jamais à égaler le succès de son 37°2 le matin devenu culte. En 1989, il signe Roselyne et les Lions puis en 1992, il dirige dans IP5 Yves Montand dans ce qui sera le dernier rôle du comédien. Il se tourne alors vers le documentaire et réalise 5 films entre 1992 et 1997 dont Les Enfants de Roumanie et Place Clichy sans complexe.

Jean-Jacques Beineix se fait plus discret au début des années 2000. Son dernier long métrage de fiction - autofinancé - Mortel transfert sort en 2001 et suscite des réactions mitigées. Il sort ensuite deux documentaires, le premier en 2002 Loft Paradoxe, le deuxième en 2012 Les Gaulois au-delà du mythe. Eloigné du monde dans lequel il a connu le succès, il s’essaye à la mise en scène au théâtre avec Kiki de Montparnasse en 2015 puis sort son premier roman en 2020 baptisé Toboggan dans lequel il évoque la solitude, l’enfance et le temps qui s’écoule. « Je rêvais d’avoir une belle bicyclette, je rêvais de voiture, je rêvais d’évasion. J’ai rêvé plein de choses et j’ai réalisé plein de mes rêves. Et j’ai rêvé d’amour surtout, j’ai rêvé de la femme absolue, de la relation d’amour absolue. Je crois que je l’ai connu avec ce personnage, qui a été la fin de quelque chose, la fin d’un rêve », confiait-il en 2020 à France Info.

Clara Kolodny