Stellantis va se fournir en lithium made in Allemagne auprès de Vulcan Energy pour ses batteries
Depuis son implantation en Allemagne, la société australienne Vulcan Energy doit fournir à partir de 2026 Stellantis en lithium issu de saumures géothermiques. Avec la promesse d'une matière première décarbonée.
C’est fait. Le constructeur automobile Stellantis a confirmé lundi 29 novembre la signature d’un accord avec la jeune société australienne Vulcan Energy pour se fournir auprès d’elle en hydroxyde de lithium, un des composants majeurs des batteries des voitures électriques. Vulcan doit fournir au groupe «un minimum de 81 000 tonnes et un maximum de 99 000 tonnes d’hydroxyde de lithium sur une durée de cinq ans», est-il précisé dans le communiqué.
Les livraisons devraient débuter en 2026, sous réserve de « la réussite du démarrage de l’exploitation commerciale de l’usine de Vulcan et à la qualification complète du produit », indiquent les deux parties. Le projet «Zero carbon lithium» de Vulcan se veut en rupture par rapport aux méthodes d’extraction existantes. Le groupe est implanté dans la vallée du Rhin en Allemagne, où il prévoit l’implantation d’une usine pilote dès le deuxième semestre 2021.
Production décarbonée
La start-up veut y utiliser l’énergie géothermique pour produire de l’hydroxyde de lithium à partir de saumure. Sur son site, Vulcan annonce une production neutre en carbone : l’eau chargée en lithium est extraite des réservoirs souterrains tandis que la chaleur permet de produire l’électricité nécessaire aux process de production de l’hydroxyde de lithium. De quoi éviter le recours à des ressources fossiles. L’eau doit ensuite être réinjectée en boucle fermée dans le sous-sol.
Cette promesse d’un approvisionnement en lithium décarboné a de quoi intéresser les constructeurs : dans une voiture électrique, les matériaux, et notamment ceux de la batterie, pèsent lourdement sur son bilan carbone sur l’ensemble de son cycle de vie. La société promet également un coût à la tonne quasiment deux fois moindre que dans les salars (déserts de sel) d’Amérique du Sud. Un autre atout de taille, au regard du poids de la batterie dans le coût final d’une voiture électrique.
Eramet aussi positionné sur la techno
Stellantis n’est pas le seul à être intéressé par les promesses de Vulcan Energy. En août, son concurrent français Renault a aussi annoncé qu’il se fournirait en lithium auprès de l’entreprise australienne, avec des volumes annuels prévus entre 6 000 et 17 000 tonnes pendant cinq ans à compter de 2026. La start-up a également signé un contrat à long terme pour vendre de l'hydroxyde de lithium produit en Allemagne à LG.
Vulcan n’est pas l'unique groupe à miser sur un tel process pour produire du lithium. De l’autre côté de la frontière, en Alsace, Eramet planche aussi sur l’extraction de lithium des saumures géothermiques dans son unité pilote installée sur la centrale d’Electricité de Strasbourg à Rittershoffen (Bas-Rhin). A l’image de son concurrent australien, le groupe français planche sur un lancement de la production à moyen terme : l’exploitation du lithium alsacien pourrait au mieux commencer en 2027.