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Discours d’Azali : »Il faut mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes et des filles »

Nous parlons de célébration, toutefois, il faut reconnaitre que les thèmes qui nous réunissent ici, en l’occurrence, « les enfants prennent le contrôle de la justice » et « organiser le monde : Mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes et des filles » montrent que la situation des femmes, des filles et des enfants dans nos pays, devient de plus en plus préoccupante.
Distingués Invités,

Honorable assistance,

Mesdames et Messieurs,

Le 07 octobre dernier, nous étions dans cette belle région, à Moya, plus précisément, dans le cadre de l’inauguration de la route Sima-Moya.

Aujourd’hui, quelques semaines plus tard, nous voici à nouveau, dans la belle ville de Pomoni, avec le même plaisir, pour célébrer ensemble, cette fois-ci, deux évènements importants à savoir, la Journée Internationale des Droits de l’Enfant et la Journée Internationale de Lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles.

A cette occasion, je voudrais, en tout premier lieu, adresser mes sincères remerciements au Gouverneur de l’Ile Autonome d’Anjouan, mais aussi aux organisateurs de cet évènement et à la population de la localité de Pomoni et sa région, pour leur accueil chaleureux et pour la bonne organisation de cette cérémonie.

Je remercie également toutes celles et tous ceux qui ont fait le déplacement, pour venir se joindre à nous, à cette occasion.

Honorable assistance,

Mesdames et Messieurs,

Nous parlons de célébration, toutefois, il faut reconnaitre que les thèmes qui nous réunissent ici, en l’occurrence, « les enfants prennent le contrôle de la justice » et « organiser le monde : Mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes et des filles » montrent que la situation des femmes, des filles et des enfants dans nos pays, devient de plus en plus préoccupante.

Ici, chez nous, les chiffres sur les violences que subissent les femmes, les filles et les enfants, témoignent de l’ampleur que prend ce phénomène.

En effet, contrairement à la culture, aux us et coutumes du pays, basés sur la valorisation des femmes et des enfants, il devient de plus en plus fréquent d’entendre parler d’un enfant enlevé, maltraité ou violé, ou alors d’une femme battue ou maltraitée, et ce de l’ensemble de l’archipel.

Ce constat alarmant doit nous interpeller tous, car ces violences ont des conséquences à vie aussi bien sur les victimes que sur le développement socio-économique de notre pays.

Le constat le plus désolant c’est que la majeure partie de ces violences et agressions sont commises par des membres de la famille ou des proches.

C’est dans ce contexte inquiétant que mon Gouvernement et moi-même sommes déterminés à prendre des mesures encore plus strictes, pour lutter contre ces fléaux.

La Constitution de notre pays, révisée en 2018, stipule dans son article 20, que l’intégrité physique et moral des personnes est inviolable et que nul ne peut être soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, dégradants ou inhumains.

Par son article 29, elle garantit à tous les citoyens le droit à l’instruction, à l’éducation, à l’enseignement et à la culture.

Par son article 30, elle « garantit les droits de la Femme, de l’enfant, de la jeunesse et des personnes vivant avec un handicap, à être protégés par les pouvoirs publics contre toute forme d’abandon, d’exploitation et de violence ».

Il faut noter, dans ce sens, que dans notre pays, une action de grande envergure, conforme à nos engagements internationaux, est menée depuis 2019, pour faire respecter les droits fondamentaux des enfants, des femmes et des filles.

Un nouveau Code pénal a été adopté et promulgué, le Conseil National de la Magistrature a été mis en place et le cadre juridique comorien s’est enrichi par l’intégration des conventions internationales.

Plusieurs lois ont été votées et promulguées et concernent essentiellement, la prévention et la lutte contre les promulgué, les mauvais traitements infligés aux enfants et aux femmes.

Tous ces actes constituent des atouts majeurs pour la promotion des droits des femmes et des enfants dans notre pays et témoigne de l’intérêt que l’Etat accorde à la nécessité de mettre fin à cette recrudescence de la violence faite aux femmes, aux filles et aux enfants.

Toutefois, tant que ces textes réglementaires ne seront pas traduits en actes concrets dans notre pays, la situation continuera à se dégrader.

Je voudrais, dans ce contexte, saluer le travail remarquable, réalisé par le Ministère de la Santé ainsi que l’action menée par la Gouverneure de Ngazidja pour mettre en place l’Observatoire Genre et de lutte contre les violences basées sur le genre.

Je félicite également le Commissariat National à la Solidarité ainsi qu’ainsi la Société civile, pour avoir fait de la question des Droits des enfants et de la promotion des droits des femmes et de lutte contre les violences, une de leurs préoccupations majeures.

Je joins à ces remerciements tous nos partenaires au développement et plus particulièrement le Système des Nations Unies et la France, dont la qualité de la coopération et l’appui précieux qu’ils apportent à l’Etat pour élever le niveau de l’éducation, de la santé et de la protection sociale est hautement appréciée.

Certes des avancées sont enregistrées dans notre pays en ce qui concerne les droits des femmes et des enfants cependant, si nous voulons tourner définitivement la page des violences récurrentes, nous ne devons pas nous contenter uniquement d’un travail de compilation de textes et autres documents réglementaires.

Il faut réaliser un réel travail de plaidoyer sur le terrain ; aussi voudrais-je, une fois encore, faire appel aux leaders politiques, aux associations, aux communautés, aux religieux et aux enseignants afin qu’ils prennent le bâton du pèlerin, pour sensibiliser sur le drame que constitue cette situation mais aussi sur les textes législatifs en vigueur et l’importance de les faire respecter.

Je les exhorte à éduquer, sensibiliser aussi bien les enfants que les adultes, pour mettre fin à ce fléau de la violence.

J’appelle les parents, à assumer leurs responsabilités par rapport à leurs enfants, en leur accordant l’accompagnement et la surveillance nécessaires.

J’appelle les Femmes à s’imprégner du Code de la famille comorien qui fait un plaidoyer incontestable des droits de la femme, pour pouvoir mieux connaître leurs droits et les défendre.

Mais j’appelle surtout les acteurs du système judiciaire à se rapprocher davantage de la population pour mieux prendre en compte ses doléances et restaurer les droits des victimes.

Il est grand temps, en effet, d’agir contre l’impunité en renforçant les mesures et les peinescontre les auteurs de crimes sexuels car l’impunité est une autre forme d’agression qui ne fait qu’accroître la douleur et la souffrance des victimes.

Honorable assistance,

Mesdames et Messieurs,

Les violences faites aux enfants ne sont pas seulement physiques ou sexuelles. La pauvreté et la misère sont une autre forme de violence contre laquelle nous devons continuer à nous battre.

Il est grand temps de nous mobiliser davantage et de faire de la lutte contre la pauvreté un enjeu de société.

Il faut que tous nos enfants, quelle que soit leur forme physique, puissent avoir accès à l’éducation et à la santé, et sortir ainsi de la précarité. Mais ce combat contre la pauvreté ne pourra aboutir que dans un climat de paix et de stabilité et de sécurité.

Le Gouvernement a conçu un plan ambitieux pour le développement de notre pays, le Plan Comores Emergentes, qui est le socle d’un développement durable et harmonieux.

Sa mise en œuvre sera, sans nul doute, une belle opportunité pour nos îles, de sortir de la pauvreté ; or, nous ne pouvons le concrétiser sans avoir instauré un climat de confiance, de paix et de sérénité durable, dans notre pays.

Je me permets alors, pour conclure, de vous renouveler mon appel au dialogue afin qu’ensemble, pouvoir, opposition et société civile, puissions réfléchir sur les enjeux de ce pays qui nous est cher, et leur apporter, de façon inclusive, des solutions pérennes, dans l’intérêt de notre population. Je vous remercie.

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