LOBBYLe lobby des énergies fossiles, la plus grosse « délégation » à la COP26 ?

COP26 : A Glasgow, la plus grosse « délégation » serait celle… du lobby des énergies fossiles

LOBBYAu début de la COP26, l’ONU avait publié la liste des 40.000 personnes accréditées à ce sommet. Le Global Witness a plongé le nez dedans et compte 503 participants ayant des intérêts liés aux énergies fossiles. Plus que n’importe quelle délégation nationale
La COP26 se tient depuis le 31 octobre et jusqu'à ce vendredi au Scottish Event Campus de Glasgow
La COP26 se tient depuis le 31 octobre et jusqu'à ce vendredi au Scottish Event Campus de Glasgow - Paul ELLIS / AFP / AFP
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

L'essentiel

  • La COP26 se déroule depuis le 31 octobre et jusqu’à vendredi (au moins) au Scottish Event Campus de Glasgow. Ce nouveau sommet annuel pour le climat est présenté, au regard de ses enjeux, comme le plus important depuis la COP21 de Paris.
  • Or, parmi les participants accrédités au sommet, l’ONG britannique Global Witness en compte au moins 503 qui ont des liens étroits avec les énergies fossiles. Parfois même envoyés à Glasgow par les pays eux-mêmes, au sein de leur délégation.
  • 503, c’est plus que la délégation brésilienne à Glasgow, la plus importante avec 479 membres. Le Global Witness voit dans cette surreprésentativité du lobby des fossiles l’une des principales raisons aux faibles avancées depuis vingt-cinq ans sur les négociations climat.

A la COP26 de Glasgow

Le lobby des énergies fossiles est-il mieux représenté que n’importe quel pays à la COP26 de Glasgow ? C’est à cette conclusion qu’arrive l’ONG Global Vitesses, qui a épluché la liste des participants publiée par l’ONU au début de la COP26, rapporte la BBC.

Pour rappel, plus 40.000 personnes sont accréditées. Parmi elles, le Global Vitesses compte des représentants de plus de 100 entreprises de combustibles, mais aussi de trente associations professionnelles de la filière fossiles, calcule Global Vitesses.

Au sein même des délégations de plusieurs Etats

L’un d’elles est l’Association internationale pour les droits d’échange d’émissions (IETA), qui compte 103 délégués, dont trois venus de la compagnie pétrolière britannique BP, indique l’ONG. Pour Global Vitesses, l’IETA serait soutenue par de nombreuses grandes compagnies pétrolières pour pousser la compensation carbone et l’échange des quotas carbone, qu’elles voient comme un moyen de continuer à extraire du pétrole et du gaz *. Enfin, le Global Vitesses compte aussi des lobbyistes des énergies fossiles dans les délégations officielles de certains Etats. Dans ceux de vingt-sept Etats précisément, dont le Canada et la Russie.

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Au total, Global Vitesses évalue à au moins 503 le nombre de participants accrédités à la COP26 qui ont des liens avec l’industrie des combustibles fossiles, et qui feraient donc du lobbying ou seraient susceptibles de le faire. C’est plus que n’importe quelle autre délégation officielle envoyée par les pays. Le Brésil compte le contingent le plus important, avec 479 personnes envoyées à Glasgow, suivi de la Turquie (376), deux pays pourtant loin d’être parmi les plus ambitieux dans les négociations climatiques. Arrivent ensuite la République démocratique du Congo (373), le Ghana (337), la Russie (312), quand la Grande-Bretagne, organisateur de cette COP26, a une délégation de 230 membres.

Plus que les délégations combinées des huit pays les plus affectés

Ce lobby des énergies fossiles compte aussi davantage de membres que les délégations combinées des huit pays les plus affectées par le changement climatique sur les vingt dernières années, pointe encore le Global Vitesses. Un point noir de cette COP26 ? « L’industrie des combustibles fossiles a passé des décennies à nier et à retarder une action réelle contre la crise climatique, c’est pourquoi il s’agit d’un problème énorme, estime Murray Worthy, responsable de la campagne "Gaz" au Global Vitesses. Leur influence est l’une des principales raisons pour lesquelles vingt-cinq ans de pourparlers sur le climat n’ont pas conduit à de réelles réductions des émissions mondiales. »

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