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VenezuelaTrois quarts des Vénézuéliens vivent dans la pauvreté extrême

Le pays est en proie à une l’hyperinflation avec une monnaie locale complètement dévalorisée qui a cédé la place au dollar.

Trois habitants sur quatre vivent dans la pauvreté extrême au Venezuela qui traverse une crise économique sans pareil après avoir été un riche producteur de pétrole, selon une étude universitaire présentée mercredi.

Selon l’Enquête nationale sur les conditions de vie coordonnée par l’Université catholique Andres Bello (UCAB, privée), 76,6% des foyers vivent dans la pauvreté extrême, c’est-à-dire que leurs revenus ne permettent pas de couvrir leurs besoins alimentaires, et 94,5% des foyers vivent sous le seuil de pauvreté de 1,9 dollar (1,78 franc) par jour.

«Nous sommes arrivés à un plafond de pauvreté» alors que l’extrême pauvreté continue à progresser, a expliqué le sociologue Luis Pedro España lors de la présentation de l’enquête. En 2019-2020, selon enquête, la pauvreté extrême était de 67,7% et 91,5% des gens vivaient sous le seuil de pauvreté.

Chute de 80% du PIB

Selon l’étude, la population avoisine désormais 28,8 millions d’habitants alors que le Venezuela a perdu environ 5 millions de personnes qui ont quitté le pays en raison de la crise économique et politique. Jadis considéré comme un des pays les plus riches d’Amérique du Sud grâce à son pétrole, le Venezuela a vu son produit intérieur brut (PIB) chuter de 80% depuis 2013, notamment en raison de la baisse de sa production et des cours du pétrole, mais aussi de la mauvaise gestion et de la crise politique.

Le pays est en proie à une l’hyperinflation avec une monnaie locale complètement dévalorisée qui a cédé la place au dollar. Les chiffres de l’étude contrastent avec les chiffres officiels présentés au Parlement et qui font état de 17% de personnes vivant sous le seuil de pauvreté et de 4% vivant dans l’extrême pauvreté. Selon l’étude, seuls 50% des Vénézuéliens en âge de le faire travaillent. Les femmes sont les plus touchées avec 33% de femmes travaillant.

«Crise de mobilité

Avec la pénurie d’essence et les restrictions en raison de la pandémie, une «crise de mobilité» touche notamment la population active cherchant du travail, souligne l’étude. «Les coûts pour se rendre au travail commencent à être plus élevés que la rémunération reçue» pour un travail, avertit le sociologue.

Au Venezuela, le salaire minimum accompagné de bons d’alimentation – que perçoivent de nombreux fonctionnaires – dépasse à peine les 2 dollars (1,87 franc), ce qui ne couvre pas les frais de transport, même si les rémunérations moyennes dans le secteur privé avoisinent 50 dollars (46 francs) mensuels.

Selon l’étude, seuls 65% des 11 millions de jeunes en âge d’étudier (3 à 24 ans) sont inscrits dans des centres éducatifs, en baisse de 5%. 17% des 16-24 ans sont inscrits à l’université. L’enquête repose sur les données recueillies auprès de 17’402 familles résidant dans 22 des 24 États du Venezuela entre février et avril 2021.