Jacques Fournier, ancien président dans les années 1980 de Gaz de France puis de la SNCF, est mort, samedi 14 août, à l’âge de 92 ans, a fait savoir le groupe ferroviaire dans un communiqué.
« Il fut un grand président de la SNCF, un grand artisan de la décentralisation et de la régionalisation de l’entreprise. Un homme d’une grande humanité qui a incarné et défendu le service public “à la française” », a salué Jean-Pierre Farandou, l’actuel président-directeur général du groupe ferroviaire.
« Nous perdons un éminent serviteur de l’Etat et un homme de convictions », a réagi l’ex-ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement, ancien animateur du Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste (Ceres) – l’aile gauche du Parti socialiste (PS) –, auquel avait appartenu également Jacques Fournier.
A la tête d’une SNCF traumatisée par deux accidents
Né à Epinal (Vosges), le 5 mai 1929, Jacques Fournier était diplômé de l’Ecole nationale d’administration (1951 à 1953). Conseiller d’Etat, il est l’auteur, avec Nicole Questiaux, d’un volumineux Traité du social (1976), qui a formé des générations d’étudiants.
Il adhère au PS au moment du congrès d’Epinay de juin 1971 qui voit François Mitterrand devenir premier secrétaire du parti, avec le soutien notamment du Ceres. En 1982, Mitterrand le nomme secrétaire général du gouvernement, fonction qu’il occupe jusqu’en 1986.
Il préside ensuite l’entreprise publique Gaz de France, de 1986 à 1988, avant de prendre la tête, jusqu’en 1994, d’une SNCF traumatisée au lendemain des accidents de la gare de Lyon (56 morts) et de la gare de l’Est (1 mort).
Sous la présidence de Jacques Fournier, le TGV Atlantique est prolongé jusqu’au Mans. Ce train bat un nouveau record de vitesse, à 513,3 km/h, le 18 mai 1990. En 1991, l’adoption d’une directive européenne introduit la concurrence pour le rail.
« Nous avons toujours partagé, au-delà de vues parfois différentes, une communauté de pensée fondée sur l’exigence de justice sociale, le service de l’intérêt général, le sens de l’Etat », a écrit M. Chevènement dans un communiqué.
Contribuer
Réutiliser ce contenu