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La mort du romancier italien Antonio Pennacchi

L’écrivain, couronné en 2010 par le prix Strega, n’a jamais renié son attachement à la culture populaire. Il est mort le 3 août à Latina, près de Rome, à l’âge de 71 ans.

Par  (Collaborateur du « Monde des livres »)

Publié le 09 août 2021 à 13h58, modifié le 11 août 2021 à 14h19

Temps de Lecture 3 min.

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Né le 26 janvier 1950, à Latina (Italie), Antonio Pennacchi a travaillé pendant trente ans dans une usine de câbles, avant l’écriture de son premier roman.

D’abord ouvrier, écrivain ensuite. Antonio Pennacchi rappelait toujours avec fierté ses origines prolétaires, socle incontournable de son identité humaine et culturelle. Le romancier italien est mort le 3 août à Latina, près de Rome, à l’âge de 71 ans, comme son éditeur Mondadori l’a confirmé à la presse italienne.

Il n’avait jamais renié son attachement à la culture populaire, même lorsque, en 2010, Canal Mussolini (Liana Levi, 2012) fut couronné par le prix Strega, le plus prestigieux des prix littéraires italiens. Se retrouver tout à coup au centre de la scène littéraire, salué comme un écrivain majeur de son époque, ne l’avait pas empêché de continuer à se considérer d’abord comme un autodidacte.

Né le 26 janvier 1950, à Latina, Pennacchi a travaillé pendant trente ans dans une usine de câbles, où il a participé à toutes les luttes qui ont secoué le monde ouvrier pendant les années 1970 et 1980. En 1986, pendant une période de chômage technique, il se lance dans l’écriture de son premier roman, Mammouth (Liana Levi, 2013), largement inspiré par son expérience de l’usine, un univers qui, à l’époque, n’avait été que très rarement abordé par les écrivains italiens.

Le manuscrit, dont la rédaction a été pour lui un véritable parcours d’initiation, essuie d’innombrables refus de la part des éditeurs, avant d’être finalement publié en 1994 par Donzelli, une petite maison d’édition romaine. Ce récit remarquable, où l’auteur exprime son orgueil d’ouvrier dans une écriture haute en couleur, sera le premier d’une dizaine de romans qui, peu à peu, vont l’imposer comme l’une des voix les plus originales de la littérature italienne de ces dernières décennies.

Errements idéologiques

Après deux autres livres consacrés à l’univers ouvrier, Antonio Pennacchi publie, en 2003, Mon frère est fils unique (Le Dilettante, 2007), dans lequel il retrace les errements idéologiques de sa jeunesse, au milieu d’une décennie bouillonnante d’affrontements politiques – la version originale portait le titre Il Fasciocomunista (« Le Fasciste-communiste »).

D’abord entré au séminaire et ensuite dans les rangs du parti néofasciste Mouvement social italien, qu’il avait rejoint par opposition à son milieu familial de gauche, il finira par militer au sein d’un groupuscule maoïste, dans un tourbillon d’aventures familiales, politiques et sentimentales. De ce roman picaresque, caractérisé par une vitalité débordante et une langue savoureuse, le réalisateur Daniele Luchetti a tiré en 2006 un très beau film, qui a connu un grand succès, contribuant à la renommée d’Antonio Pennacchi.

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