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Graham Vick, fondateur de la Birmingham Opera Company, est mort

Le metteur en scène britannique, figure de la scène lyrique depuis la fin des années 1980, est décédé à 67 ans des suites du Covid-19.

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Publié le 20 juillet 2021 à 12h56, modifié le 20 juillet 2021 à 18h51

Temps de Lecture 4 min.

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Graham Vick à Londres, le 27 novembre 2009.

C’est la Scala de Milan qui a annoncé la nouvelle par voie de presse : le metteur en scène britannique Graham Vick est décédé à Londres des suites du Covid-19 le 17 juillet. Il avait 67 ans. Personnalité de la scène lyrique depuis la fin des années 1980, « alliant acuité rationnelle, culture théâtrale sans limites et impact émotionnel, sensibilité intime et dimension politique », selon le communiqué scaligère, il avait d’emblée déclaré sa flamme à l’opéra contemporain en montant à Covent Garden en 1989 Un re in ascolto, de Luciano Berio, production reprise sur le plateau d’un Opéra Bastille émergent. C’est également avec la première mondiale d’Outis, toujours de Berio, qu’il fera ses débuts à la Scala de Milan en 1996, première de cinq productions, dont deux Verdi sous la direction du maestro Riccardo Muti (Macbeth en ouverture de saison 1997-1998, puis Otello en 2001, avec Placido Domingo).

Forgé au feu de Jean-Pierre Ponnelle et d’Ariane Mnouchkine, féru de théâtralité baroque et de kabuki, Graham Vick affectionna un temps les univers graphiques et stylisés sans se targuer de modernité avant qu’une volonté de conscience sociale et politique n’engendre une manière de révolution esthétique capable de choquer ou d’agacer, comme cette Flûte enchantée très controversée de 2005 au Festival de Salzbourg, qui devait être reprise lors du 250e anniversaire de la naissance de Mozart en 2006, remplacée in extremis par celle, plus consensuelle, de Pierre Audi.

Opéra dans des lieux inusités

« Les gens pensent qu’il leur faut être éduqués pour comprendre l’opéra, mais ceux qui réagissent viscéralement et émotionnellement sont ceux qui le comprennent le mieux », confiait en 2007 celui qui n’aura de cesse, parallèlement à son travail sur les grandes scènes internationales, de porter l’opéra vers un nouveau public dans des lieux inusités – entrepôts, hangars, usines désaffectées, night-clubs… Ainsi se définira-t-il : « Dans la glorieuse participation du public et des artistes – des personnes de tous les quartiers de la ville, de tous les âges, de toutes les ethnies, de toutes les origines sociales –, c’est seulement là que je peux être complètement moi-même. »

Les critiques publiées dans nos colonnes n’ont pas toujours été tendres avec Graham Vick. Mais un King Arthur londonien de 1995 donné pour la première fois depuis sa création en 1691 dans sa version originelle, à l’occasion du tricentenaire de la mort de Purcell, a marqué d’une pierre blanche le Théâtre du Châtelet, qui reprenait la production en février de la même année. A l’Opéra de Paris, Graham Vick aura à son actif, outre Un re in ascolto en 1991, d’avoir œuvré à deux entrées au répertoire avec Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny, de Kurt Weill, en 1995 et Le Roi Arthus, d’Ernest Chausson, en 2015. Entre les deux, des blockbusters, Parsifal, de Wagner (1997), et Don Carlo, de Verdi (1998), suivis du Peter Grimes de Britten en 2001, repris seulement en 2004.

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