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Côté cours - Prince Charles, la promesse qu'il n'a pas tenue

Le prince Charles en Ecosse
Le prince Charles en Ecosse © Milligan Andrew/PA Photos/ABACA
Stéphane Bern , Mis à jour le

Une nouvelle polémique fait trembler les murs de Buckingham Palace. Chaque semaine, Stéphane Bern décrypte l'actualité royale avec un nouveau rendez-vous : Côté Cours.

Malgré son grand âge – 95 ans – et le récent décès de son époux, le prince Philip, la reine Elizabeth II a maintenu sa traditionnelle semaine estivale en Écosse, recevant la Première Ministre indépendantiste Nicolas Sturgeon à Hollyroodhouse, le palais royal d’Édimbourg. La reine comme toute la famille royale aiment rappeler les liens forts qui les unissent à l’Écosse. Buckingham Palace a cru bon de souligner que « Sa Majesté est liée à l'Écosse par son ascendance (sa mère, Queen Mum, était née lady Elizabeth Bowes-Lyon) et une profonde affection. En plus de passer des étés en famille au château de Balmoral, la reine a visité presque toutes les régions d'Écosse, des Hébrides extérieures à Dumfries, rencontrant des Écossais de tous horizons ». D’ailleurs, la famille royale des Windsor, dès lors qu’elle franchit la rivière Tweed, n’utilise plus que ses titres et apanages écossais. Le prince de Galles a, lui, une impressionnante récolte de titres écossais à son actif. Celui qui est le plus associé à Charles est celui de duc de Rothesay car il a souvent souligné que c'est ainsi qu'il est connu lorsqu'il est en Écosse. C'est l'un des nombreux titres qui ont toujours été détenus par l'héritier du trône d'Écosse et qui appartiennent désormais au premier successeur au trône britannique. Les autres titres sont comte de Carrick, baron de Renfrew, seigneur des îles et prince et grand intendant d'Écosse.

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La reine a également décerné plusieurs titres écossais à l'occasion de mariages royaux. Le prince William a été fait comte de Strathearn en même temps que duc de Cambridge lors de son mariage avec Catherine Middleton en avril 2011. Le prince Harry a reçu le titre de comte de Dumbarton en même temps qu'il a été créé duc de Sussex juste avant son mariage avec Meghan Markle, en mai 208. Le prince Andrew a été fait duc d'York et comte d'Inverness au moment de son mariage avec Sarah Ferguson en 1986. Seul le prince Edward n'a pas reçu de titre écossais lorsqu'il a épousé Sophie Rhys-Jones en juin 1999, mais vingt ans plus tard, sa mère a changé cela. En mars 2019, pour marquer son 55e anniversaire, la reine a créé son plus jeune fils, comte de Forfar, une région que Edward et Sophie, comte et comtesse de Wessex ont visité peu de temps après. 

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Le prince Charles refuse toute règle automatique au sein de la famille royale

Aujourd’hui, une nouvelle polémique fait trembler les murs de Buckingham Palace. Selon le « Sunday Times », le titre de duc d’Édimbourg, retourné à la Couronne après le décès du prince Philip le 9 avril dernier, pourrait être conservé par le prince Charles … alors qu’il avait été promis à son frère cadet le prince Edward, seul fils de la reine à ne pas avoir de duché dans son apanage. En 1999, les Windsor avaient pourtant affirmé que le titre de duc d'Édimbourg lui reviendrait. Le benjamin de la reine d'Angleterre venait à l'époque d'épouser Sophie Rhys-Jones, et d'être gratifié du titre de comte de Wessex. « La reine, le duc d'Édimbourg et le prince de Galles se sont également accordés pour que le duché d'Édimbourg soit attribué au prince Edward en temps voulu (...) », indiquait alors la famille royale dans un communiqué. Le prince Philip en personne en aurait fait la demande, après les fiançailles du couple. « Nous étions assis là, un brin stupéfaits, confiait récemment Sophie de Wessex à Camilla Tominey du « Daily Telegraph ». Il nous a dit : « Bien. J'aimerais beaucoup que vous y réfléchissiez », alors que l’ordre naturel de naissance aurait voulu que le titre revienne au prince Andrew, duc d’York.

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« C'est un rôle très doux-amer à assumer parce que la seule façon dont le titre peut me revenir, c'est après le décès de mes deux parents. Cela doit d'abord revenir à la Couronne », a-t-il alors déclaré. « Mon père tenait beaucoup à ce que le titre continue quelque part, mais il n'est pas allé assez vite avec Andrew, alors c'est avec nous qu'il a finalement eu la conversation. C'était une belle idée ; une belle pensée ». Depuis plus de 20 ans, Edward s'attend à hériter du titre de son père, et le couple s'est entièrement consacré au Duke of Edinburgh Award Scheme à cause de cela. Tous deux sont les administrateurs britanniques de cette association caritative fondée par le duc en 1956, pour aider les jeunes à développer des compétences pour la vie et le travail. Les Wessex avaient repris le flambeau de cette œuvre philanthropique à partir du moment où le duc d’Édimbourg s’était retiré de la vie publique en 2017. Récemment, dans l’entretien qu’ils ont accordé au Daily Telegraph, les Wessex ont clairement indiqué que leur principale priorité, à l'avenir, serait de préserver l'héritage du duc d'Édimbourg. Pourtant, 22 ans après leur mariage et la promesse qui leur avait été faite, les Wessex semble douter qu'ils hériteront un jour de ce titre de noblesse. « C'était très bien, en principe, il y a des années, lorsque c'était le rêve de mon père, a confié Edward à la BBC, au mois de juin. Mais bien sûr, cela dépendra de ce que le prince de Galles décide lorsqu'il deviendra roi, alors nous attendons de voir (...) ». Si le bureau du prince de Galles, Clarence House, refuse de commenter cette affaire, tout comme Buckingham Palace reste silencieux, on peut s’interroger sur les motivations du prince Charles à conserver ce titre dans ses apanages royaux lorsqu’il montera sur le trône, plutôt que d’honorer la mémoire de son père en attribuant le titre à celui qui marcha le mieux sur ses traces (si l’on excepte sa formation militaire interrompue !).

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S’il est fort à parier que la reine veillera à ce que son fils cadet puisse un jour porter le titre du prince Philip, l’attitude du prince de Galles est révélatrice d’un état d’esprit incontestablement réformateur. Le prince Charles refuse toute règle automatique au sein de la famille royale, parce qu’il veut continuer à réduire considérablement son périmètre. Après avoir déjà éliminé son frère puiné, Andrew, de la photo de groupe, empêtré dans le scandale sexuel lié à Jeffrey Epstein, Charles entend, à l’avenir, réduire la famille royale à sa plus simple expression : le roi, son épouse, les héritiers William et Kate, et leurs enfants… d’autant qu’Harry et Meghan voguent vers d’autres cieux médiatiques outre-Atlantique. Il importe au prince de Galles d’épouser les temps nouveaux en offrant au Royaume-Uni une famille royale plus resserrée, donc plus concentrée et concernée par sa mission de servir le pays et le peuple. Là où d’aucuns voient une polémique, il vaudrait mieux lire les prémices d’une véritable révolution au sein de la monarchie britannique.

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