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Dans les archives de Match - En 1984, la naissance du royal baby Harry

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Diana tenant Harry dans ses bras, accompagnée du prince Charles à la sortie de la maternité, en 1984. © AP/SIPA
Clément Mathieu , Mis à jour le

Le prince Harry et son épouse Meghan sont à nouveau parents. À l'occasion de cet heureux événement, retour sur la naissance du cadet de Charles et Diana, en 1984... Avec Rétro Match, suivez l’actualité à travers la légende de Paris Match.

Le prince Harry et son épouse Meghan ont annoncé dimanche dernier l'arrivée d'une petite sœur pour leur fils Archie. Une petite fille à laquelle ses parents ont donné des prénoms hautement symboliques : Lilibet, surnom de la reine Elizabeth II, et Diana... « Lili est née le vendredi 4 juin à 11 h 40, grâce aux soins des médecins et du personnel de l'hôpital Santa Barbara Cottage à Santa Barbara, en Californie. Elle pesait 7 livres et 11 onces (3,486 kg). La mère et l'enfant sont en bonne santé, et sont déjà de retour à la maison », ont annoncé les Sussex dans un communiqué. Meghan et Harry sont déjà les parents d'un petit garçon, Archie, qui a fêté en mai dernier son deuxième anniversaire.

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À lire : Meghan et Harry, parents d'une petite fille

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À l'occasion de cet heureux événement, retour sur la naissance du prince Harry en 1984. À l'époque, la princesse Diana avait impressionné les sujets du royaume, et au delà, en apparaissant rayonnante devant la maternité, son bébé dans les bras, 22 heures seulement après l'accouchement... 

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Voici le récit de la naissance du prince Harry, publié dans Paris Match en 1984…

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Paris Match n°1844, 28 septembre 1984

L'Angleterre stupéfaite redécouvre Super Maman avec une silhouette de mannequin...

Par Irène Frain

C'est le plus beau bébé du monde, bien entendu. Et la foule qui l'a accueilli à sa sortie de l'hôpital Saint Mary est prête à en jurer, même si Diana, prudente, ne lui a donné à admirer que le châle dans lequel le nouveau-né était douillettement enveloppé. Le bébé faisait sa première sortie officielle vingt-deux heures seulement après sa naissance, en quittant la maternité. Un record qu'assume fort bien sa royale maman, radieuse et plus jolie que jamais au lendemain de son deuxième accouchement. L'Angleterre attendait une petite princesse, en début de semaine ; il lui est né au premier jour du week-end, à l'heure du thé, un beau garçon de 3,100 kg : Henry Charles Albert David, qui prend la troisième place dans l'ordre de succession au trône, après son père et son frère aîné, et que d'un seul cœur les Anglais ont déjà surnommé le petit prince Harry.

"22 heures après son accouchement, Lady Di plus belle que jamais" - Paris Match n°1844, 28 septembre 1984.
"22 heures après son accouchement, Lady Di plus belle que jamais" - Paris Match n°1844, 28 septembre 1984. © Paris Match

Lady Diana fait vraiment tout très bien. A sa manière, mais toujours très bien. Cette fois cependant elle s'est surpassée. Elle a bluffé le monde entier. En février dernier, Buckingham avait annoncé la naissance d'un second héritier du prince Charles, et la date prévue alors pour sa venue était la mi-septembre. Par la suite néanmoins, la science, en la personne du gynécologue royal, le docteur Pinker, l'avait située vers le 20 du mois. En tout cas il était inconcevable qu'elle se produisît un week-end. Mais Diana a sa conception personnelle de l'exactitude. La mi-septembre, c'est le 15 ; et donc, le samedi 15 à 6 h 30 elle est aux portes du Saint Mary's hospital. La ponctualité britannique incarnée dans une femme, princesse Big Ben. Et quel raffinement de perfectionnisme : dès les premières douleurs et avant de venir accoucher, Diana a appelé son coiffeur personnel à qui elle a demandé une nouvelle coupe. Si bien que c'est sans un cheveu qui dépasse de l'autre qu'elle a fait son apparition à l'hôpital, aussi calme et souriante que si elle venait de déguster une tasse de thé. 

Aussitôt ce sont les signes classiques. En même temps que les cameramen et les journalistes, les fans de la princesse viennent se masser aux portes de l'hôpital avec les cadeaux les plus divers. D'autres accourent avec des échelles qu'ils louent aux plus curieux pour des fortunes. Et bien sûr, dès l'annonce, à 16 h 20 (presque le tea time) d'un garçon de 3 kilos 100, c'est le délire. Charles sort bientôt et consent très démocratiquement à converser avec la foule. Il donne quelques détails sur sa progéniture, un beau bébé dit-il « aux yeux bleu pâle et aux cheveux de couleur indéterminée ». Petit silence chez les badauds à cause de cette couleur indécise : quelle bizarrerie pourrait-elle dissimuler ? Cela ne dure pas, la foule se laisse aller aux hourras de circonstance, quelques églises se mettent à carillonner, certains y vont de leur God Save the Queen tandis que les assoiffés chroniques trouvent dans les pubs et les clubs une nouvelle occasion de se désaltérer.

On aurait pu penser que tout en resterait là : après tout, c'est déjà la seconde maternité de la princesse. C'est méconnaître la passion des Britanniques pour Lady Diana. Dès le lendemain la presse entière, du Sunday Times au populaire Sun, tresse à la princesse de Galles une fabuleuse couronne de lauriers. On la sacre Super Mum (Super Maman). Sous ses photos, en gros titre, on écrit qu'elle incarne « l'image idéale de la maternité ». On n'oublie pas tout à fait Charles, à qui on décerne un petit accessit : il a assisté à l'accouchement, contrairement à son père, le prince Philip, qui était allé jouer au polo pendant que sa royale épouse était dans les douleurs. Sans la moindre once d'humour, un journaliste lui décerne même le titre de « père superbranché » en alléguant le fait que Charles a lu tous les ouvrages disponibles sur la maternité...

Mais c'est incontestablement à Diana que revient la palme. Non contente en effet d'arriver à l'hôpital impeccablement coiffée, la princesse a conservé pendant ces heures pénibles un calme exemplaire. Trois heures avant la délivrance elle était encore plongée dans un roman (l'auteur n'est pas précisé, ce qui est dommage car ses tirages s'en trouveraient gonflés d'un seul coup, et on serait curieux de connaître quel art du suspense a pu faire oublier à Diana ses douloureuses contractions). Elle a supporté sans broncher un jeûne de trente-six heures, et s'est contentée stoïquement de sucer des cubes de glace présentés par la main tendre et vigilante de son cher époux. Elle a même admis sans sourciller la rigueur monacale de sa chambre, fermant les yeux sur son mobilier un peu « cheap » et sur l'environnement sordide de l'hôpital : des immeubles en construction et quelques sex-shops. Entourée de matériel de monitoring hyper-sophistiqué, elle s'est refusée à toute anesthésie, en fervente adepte de l'accouchement « naturel ». Toujours soucieuse de son self-control, à peine a-t-elle accepté une vague dose de tranquillisant, sans doute pour faire plaisir au Dr Pinker, accoucheur attitré des altesses royales. On relève aussi que Diana a eu le bon goût de confirmer les horoscopes du week-end proposés par les journaux populaires. Celui de la princesse (Cancer) assurait qu'elle offrirait un petit cadeau à son mari. Celui du prince (Scorpion) affirmait que sa partenaire bousculerait son train-train quotidien.

Offrir ponctuellement un nouvel héritier à la Couronne britannique ne suffit pas à Diana. Il faut aussi qu'elle donne raison aux astres.

Conclusion : la princesse de Galles est vraiment la perfection en personne.

Harry et Diana en 1988
Harry et Diana en 1988 © Stringer Spain / Reuters

Petit problème cependant : l'échographie royale avait annoncé une fille... La première surprise passée, la Grande-Bretagne préfère désormais l'ignorer. Tout le monde se réjouit de la naissance d'un garçon, de Mme Thatcher au leader des mineurs en grève depuis six mois. Sans même avoir vu l'enfant, son grand-père maternel jure aux journalistes que ce sera « un très chic type ». « De toute façon, ajoute-t-il, il a des parents merveilleux ». Jusqu'à la princesse Ann qui y va de son petit compliment et laisse échapper un minuscule sourire. Moins de vingt-quatre heures après la naissance, Diana quitte l'hôpital. Dans la rue, c'est de nouveau l'enthousiasme. On l'acclame. Les journalistes présents reprennent aussitôt leurs dithyrambes : « Diana, dit l'un, est incroyablement reposée. Elle a l'air de revenir de vacances. Elle est très bien habillée. Elle peut donner à toutes les Anglaises des leçons d'élégance ». Une spécialiste de la mode dépêchée d'urgence pour apprécier le look de la nouvelle accouchée va même plus loin et déclare avec exaltation : « Diana est sortie de l'hôpital avec l'allure d'une cover-girl internationale. Elle est prête à aborder l'automne, mince comme elle l'était avant sa grossesse. Elle va pouvoir arborer une garde-robe plus époustouflante que jamais ! » 

Le conte de fées semble donc continuer. Et l'enfant dans tout ça ? Mais il est parfait, bien sûr, absolument normal malgré sa couleur de cheveux indéterminée. (Sur ce dernier point, les informateurs les plus sûrs croient pouvoir affirmer qu'ils seraient châtain moyen). De toute façon, son horoscope est idéal. C'est un Vierge ascendant Poissons et, de notoriété publique, les Vierge ascendant Poissons sont des êtres merveilleux. Cet enfant sera élégant, travailleur, vivant, serviable, gentil, sympathique, avec des talents artistiques et le sens de la religion. Un seul ennui : il aimera les sports dangereux, il sera très coléreux dans son enfance et pourrait devenir un grand cynique s'il subissait de mauvaises influences.

Dans l'intimité, Harry, plutôt que Henry

C'est ici que tout se complique. Car cet enfant, on l'a nommé Henry. Contre toute attente : les bookmakers prévoyaient George à cinq contre un et des fous avaient risqué Elvis à cinq cents contre un. Le petit dernier porte donc le même prénom que huit rois d'Angleterre, dont les redoutables Tudor et, notamment, le dernier en date, Henry VIII qui, comme on le sait, fonda la religion anglicane, épousa six femmes et, sur des coups de colère mémorables, en fit périr deux sous la hache du bourreau. Redoutable prédécesseur pour ce petit Henry que l'on prédit tellement irascible ; et, déjà, quelques mauvais esprits se risquent à interpréter son horoscope, avec son goût de la religion, de l'aventure et des sports dangereux, en fonction de cette très sinistre référence. Peut-être conscients du poids de tels souvenirs, Charles et Diana ont immédiatement fait savoir que dans l'intimité ils appelleraient - et souhaitaient que l'on appelât- leur cadet Harry, plutôt que Henry.

Cela n'apaise pas les craintes des populations britanniques qui rappellent aussi l'irascibilité déjà légendaire de son aîné, William, qui n'a que deux ans. On le dit si violent qu'il a fallu prendre des précautions extraordinaires pour lui annoncer la nouvelle de la venue d'un petit frère. Si, dans un premier temps, comme l'ensemble de la famille royale, il a réagi avec une indiscutable faveur, en émettant force gargouillis d'approbation, on ne l'en a pas moins ménagé.

Un pédiatre-psychiatre, sélectionné avec un soin infini, vient d'être affecté à sa personne pour éviter qu'il ne devienne jaloux. Le médecin a conseillé de lui présenter Harry quelques heures après sa naissance afin qu'il s'accoutume au plus vite à la présence de son frère. La presse anglaise, malgré toute la confiance qu'elle manifeste à Diana, demeure sur ce point dans l'expectative. Ainsi, une caricature du Daily Mail représente l'héritier de la Couronne, en camp retranché dans sa nursery, protégeant sa montagne de jouets d'une solide barrière de fils de fer barbelés.

"Lady Di, le premier album du prince Henry en famille, par Lord Snowdon" - Paris Match n°1848, 26 octobre 1984.
"Lady Di, le premier album du prince Henry en famille, par Lord Snowdon" - Paris Match n°1848, 26 octobre 1984. © Paris Match
La première photo officielle du prince Harry, en octobre 1984.
La première photo officielle du prince Harry, en octobre 1984. © Lord Snowdon / SIPA

D'autres suggèrent aimablement à la princesse d'ouvrir dans son palais une aile spécialement capitonnée où ses deux futurs casseurs de fils pourront se livrer en toute tranquillité à leurs bris en tous genres. J'aurai, pour ma part, une pensée émue pour tous ceux que chaque naissance au foyer de Charles et Diana relègue un peu plus loin dans la liste de succession au trône : la princesse Ann, rejetée au numéro six. Margaret, au numéro neuf. Le duc de Kent au numéro seize. A moyen terme, nul doute que ces reculs successifs n'aient de lourdes conséquences sur leur liste civile. N'allons pas imaginer pour autant qu'ils nourrissent actuellement de mauvaises pensées et que, pareils à certains héros des romans d'Agatha Christie, ils s'apprêtent à fourrer le pudding de baptême de crème à l'arsenic. En ce moment, avec Diana Super Maman et Charles Papa Parfait, la Grande-Bretagne tout entière jubile.

Et elle attend la suite. Si Lady Di veut conserver son look de princesse idéale et continuer à faire oublier au Royaume-Uni ses mineurs en grève et ses dockers récalcitrants, il est clair qu'elle ne doit pas tarder, cette fois, à lui offrir une fille.


Le grand show de William à l'hôpital Saint Mary

"William est arrivé à Saint Mary attaché dans son siège d'enfant à l'arrière de la voiture de son père et c'est Charles lui-même qui l'a aidé à en sortir. Lui tenant fermement la main, l'enfant a pénétré dans la maternité pour aller découvrir son petit frère." - Paris Match n°1844, 28 septembre 1984
"William est arrivé à Saint Mary attaché dans son siège d'enfant à l'arrière de la voiture de son père et c'est Charles lui-même qui l'a aidé à en sortir. Lui tenant fermement la main, l'enfant a pénétré dans la maternité pour aller découvrir son petit frère." - Paris Match n°1844, 28 septembre 1984 © John Shelley Collection/Avalon/Getty Images

Il a presque failli voler la vedette à son jeune frère. Charles et Diana estimaient que William devait être l'un des premiers à voir le bébé et voulaient le lui présenter eux-mêmes. Dimanche, peu avant dix heures, le prince de Galles a conduit son fils aîné au Saint Mary hospital. Le tenant par la main, il l'a guidé vers la chambre de la princesse, cette même chambre où William, en mai 1982, avait passé des premiers jours. Diana s'était levée pour l'accueillir. "Va vite voir ton petit frère" a dit Charles. Personne n'a eu le droit d'assister à ces premiers moments d'intimité familiale à quatre. La visite a duré plus d’une demi-heure ; du couloir, on a entendu des rires. Ensuite Wills-ses parents l'appellent ainsi -est reparti avec nanny Barnes. Il a dit "good bye" au personnel de l'hôpital et salué la foule. Sa rencontre avec Harry ne l'a pas perturbé. C’est avec une aisance toute princière que le futur dauphin a rendu visite à son frère cadet.

"Après la rencontre, c'est la nurse Bachara Barnes qui a emmené William." - Paris Match n°1844, 28 septembre 1984
"Après la rencontre, c'est la nurse Bachara Barnes qui a emmené William." - Paris Match n°1844, 28 septembre 1984 © R Wells J Frazer P Brooks/Mirrorpix/Getty Images

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