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Le dessinateur belge Benoît Sokal, créateur de l’inspecteur Canardo, est mort

Agé de 66 ans, il était aussi le créateur de nombreux jeux vidéo remarqués, dont le plus célèbre, « L’Amerzone », était l’adaptation vidéoludique d’un des épisodes de la série « Canardo ».

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Publié le 29 mai 2021 à 13h46, modifié le 29 mai 2021 à 13h50

Temps de Lecture 2 min.

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Un vieux trench-coat cradingue, une bouteille de whisky dans la poche, des réflexions de flic désabusé, une Cadillac blanche évoquant vaguement la Peugeot 403 de l’inspecteur Colombo, un mégot pendu au bec – un vrai bec de palmipède : l’inspecteur Canardo a marqué la bande dessinée franco-belge des années 1980 à 2000 avec ses enquêtes ayant souvent pour décors des milieux interlopes et des quartiers glauques dans lequel il se fondait à merveille, fort de ses reparties glaciales et d’un cynisme sans retour. Son créateur, le dessinateur belge Benoît Sokal, est mort vendredi 28 mai, à l’âge de 66 ans, des suites d’une longue maladie. Il était aussi le créateur de nombreux jeux vidéo remarqués, dont le plus célèbre, L’Amerzone, était l’adaptation vidéoludique d’un des épisodes de la série Canardo (25 titres en tout).

Né le 28 juin 1954 à Bruxelles, Benoît Sokal a été formé, comme beaucoup d’auteurs belges de sa génération, à l’Institut Saint-Luc, où il a suivi les cours de Claude Renard, en compagnie de François Schuiten. C’est dans la revue de l’école, Le 9e Rêve, qu’il publie ses premiers récits dans un style réaliste qu’il va rapidement abandonner en se vouant entièrement à l’anthropomorphisme. Dessiné par une plume nerveuse rappelant le Franquin des Idées noires sorties l’année précédente, Canardo voit le jour en 1978 dans les pages du magazine (A suivre) que les éditions Casterman viennent de lancer. Eprise d’émancipation, la bande dessinée européenne se tourne alors résolument vers un public adulte, lequel va trouver dans ce détective dépressif, et bien maladroit avec la gent féminine, un faux héros idéal, auquel il est difficile de ne pas s’attacher.

Pionnier de la mise en couleurs informatique

Une première publication d’histoires courtes chez l’éditeur Pepperland va devancer le lancement d’une série en tant que telle, faite de récits complets, chez Casterman. La collection connaîtra un succès critique et public (30 000 exemplaires vendus en moyenne par titre) et donnera l’occasion à son créateur d’expérimenter de nouvelles techniques. Sokal sera ainsi l’un des premiers dessinateurs de BD à tester la mise en couleurs informatique, dès 1994. Il remplacera également assez vite son matériel de dessin traditionnel (pinceaux, plumes, encres…) par une tablette numérique, bien avant que cet outil ne devienne la norme dans la profession.

Le retour ponctuel à des récits réalistes (Sanguine, Le Vieil Homme qui n’écrivait plus) et le lancement, plus tard, d’une grande fresque d’inspiration chamanique (Kraa) ne l’empêcheront pas, en marge de Canardo (dont le dernier épisode, Un con en hiver, est sorti en 2018), de se mesurer à d’autres secteurs artistiques, en particulier le jeu vidéo. Edité en 1999 par Microïds, dont il deviendra le directeur artistique, L’Amerzone, le testament de l’explorateur va dépasser le million d’exemplaires vendus. Sokal poursuivra dans le jeu vidéo avec la trilogie Syberia (2002-2017), puis L’Ile noyée (2007), également adapté d’un épisode de Canardo paru en 1992. Très élaborés graphiquement, ces jeux font la part belle à la résolution d’énigmes et aux ambiances.

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