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Raphaël Sorin, éditeur de Charles Bukowski et de Michel Houellebecq, est mort

Figure emblématique du monde éditorial, curieux de toutes les formes de littérature, il édita Charles Bukowski et publia les premiers succès de Michel Houellebecq. Il est mort le 16 mai, à l’âge de 78 ans.

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Publié le 16 mai 2021 à 19h32, modifié le 17 mai 2021 à 12h29

Temps de Lecture 3 min.

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Raphaël Sorin, en juin 2012.

« Je suis comme un vieux chat, qui soulève les couvercles des casseroles, goûte la soupe et, si elle lui plaît, il reste, sinon il s’en va. J’ai fait ça toute ma vie », disait-il en 2014.

L’éditeur et critique Raphaël Sorin, mort le 16 mai, à Paris, à l’âge de 78 ans, ainsi que sa famille l’a annoncé au Monde, est avant tout connu comme éditeur de Michel Houellebecq, un auteur qu’il n’avait pas découvert, mais dont il publia les premiers grands succès, Les Particules élémentaires, Plateforme (Flammarion, 1998, 2001) et La Possibilité d’une île (Fayard, 2005).

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Mais cet arbre majestueux ne doit pas masquer la forêt touffue, anarchique, pleine de recoins, que représente une carrière vouée à une fidélité unique : celle qu’a créée son inlassable curiosité pour la littérature sous toutes ses formes. Et qui, pour le reste, s’apparente à un long et joyeux « zigzag », comme il le disait aussi.

Il naît le 12 août 1942 à Chambéry, en Savoie, d’un père bijoutier et d’une mère traductrice. Il est le cousin d’Elias Canetti (1905-1994), Prix Nobel de littérature 1981. A 20 ans, il publie un premier roman : Serge à trois temps (Seuil, 1962). Un deuxième est annoncé dans le volume, sous le titre Canope. Il ne verra jamais le jour et, dès lors, Raphaël Sorin n’écrira plus, sauf sur les autres.

L’art subtil de la manœuvre éditoriale

Surtout, il devient rapidement éditeur, au Seuil, puis, en 1971, auprès de Gérard Leibovici, aux éditions Champ libre, une référence pour la pensée révolutionnaire en rupture de ban avec le maoïsme, alors dominant. Dans cette maison qui publie aussi bien Guy Debord que Simon Leys, il fait la connaissance de Gérard Guégan et d’Alain Le Saux, avec lesquels il reprend la maison d’édition des surréalistes, Le Sagittaire. L’aventure durera quatre ans, de 1975 à 1979. Elle débouchera entre autres sur la création d’une revue, Subjectif.

A la fin du Sagittaire, il se consacre quelque temps à la critique. Collaborateur du Monde depuis 1966 (il le quittera en 1985), il écrit, au long de sa vie, dans Le Matin, La Quinzaine littéraire, Globe, L’Express, ou encore sur le site de Libération, où il tiendra un blog à partir de 2007. Habitué des débats critiques à la télévision et à la radio, il participe au « Masque et la Plume » sur France Inter puis, plus tard, à « La Dispute », sur France Culture.

Mais il revient bientôt à l’édition, où, à partir des années 1980, il prend une position de plus en plus centrale, chez Albin Michel, Flammarion, Fayard et au groupe Libella. Il devient une figure emblématique, et redoutée, du monde de l’édition, à qui l’on prête un art subtil de la manœuvre éditoriale, dont le double transfert chez Fayard de l’auteur des Particules élémentaires et de lui-même, en 2002, apparaît comme un sommet.

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