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Mort du prince Philip: l'Angleterre retient ses larmes

Parmi les Anglais venus rendre hommage à Philip, un homme costumé en garde royal. Devant Buckingham, le 9 avril.
Parmi les Anglais venus rendre hommage à Philip, un homme costumé en garde royal. Devant Buckingham, le 9 avril. © Tolga Akmen / AFP
De notre envoyée spéciale à Londres, Caroline Fontaine , Mis à jour le

Paris Match consacre cette semaine un dossier spécial à la mort du prince Philip. Voici le récit de notre envoyée spéciale dans une ville de Londres touchée au coeur par la disparition du duc d'Edimbourg. 

Partout les drapeaux sont en berne, tous sauf le « Royal Standard », l’étendard or et rouge de la royauté britannique. Symbole de la continuité de la monarchie, il flotte sur le palais de Windsor où la Reine veille le corps de son défunt mari, l’homme qui fut à ses côtés pendant soixante-treize ans. « C’est avec un profond chagrin que Sa Majesté la Reine annonce la mort de son époux bien-aimé », peut-on déchiffrer sur les affiches collées aux grilles des résidences royales. Avec la nouvelle c’est un peu comme si l’horloge de Big Ben s’arrêtait. Le prince Charles, qui a hérité du titre de duc d’Édimbourg, a rendu visite à sa mère cet après-midi. Entre eux, distance et chaleur se mêlent, peu de mots mais des regards échangés et des souvenirs partagés, sans doute.

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Ces ultimes semaines, le duc les a passées confiné avec Elizabeth dans leur château préféré, Windsor. Il était sorti de l’hôpital le 16 mars, après un mois de séjour. Le couple avait ainsi redécouvert « le bonheur de leurs premières années ensemble », jugeaient quelques « royal watchers », ces journalistes spécialistes de la Couronne. La pandémie les avait rapprochés, car jusqu’alors Philip avait trouvé refuge dans une annexe du château de Sandringham, depuis qu’il avait renoncé aux activités royales en 2017. Il peignait et admirait la nature de ce Norfolk qu’il aimait tant. La Reine, elle, partageait son temps entre Londres et Windsor. Philip, qui jugeait la perspective d’atteindre les 100 ans affreuse, ne souhaitait à aucun prix une célébration de son centenaire. Voilà son vœu exaucé.

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Les chauffeurs des "Black Cabs" affichent la mine des mauvais jours, abattus et solennels

Une tristesse raisonnée semble s’abattre sur les centaines de badauds qui s’aventurent aux abords du palais de Buckingham. Ciel couvert, nuageux, bref un temps de chien pour honorer le départ du beau prince né sous le soleil de Corfou. Edgar, un cabot fort laid, accompagne Freddy et Emma, 30 ans, venus déposer des fleurs devant les grilles : « Mes grands-parents m’ont demandé de le faire, j’ai choisi un bouquet très coloré. J’étais si triste, même si on savait que ça allait arriver. » Dan, 24 ans, confie : « Je suis un leader scout, je voulais saluer ses actions en faveur de la jeunesse à une époque où nous, les jeunes, sommes si décriés ! » Plus loin, Udo, 56 ans, livre le fond de sa pensée en arrangeant une gerbe de tulipes : « Ça aurait été sympa qu’il atteigne 100 ans. J’étais présent pour la mort de Diana, c’était spectaculaire, je pensais qu’il y aurait plus de monde ce soir. » Pandémie oblige, consigne a été donnée de ne pas se rassembler, et les « royals » ont fait savoir qu’aux fleurs ils préféraient des donations à des œuvres caritatives. Christine, 48 ans : « Notre fils est britannique, nous sommes allemands, j’aime la Reine et le duc, il était fantastique, un roc. » Helen, 59 ans, les yeux embués, rappelle un trait essentiel du caractère : « Il était très drôle, il me faisait rire. » Humour, mais vache : le prince, qui surnommait sa femme « saucisse », avait répondu à un adolescent de 13 ans qui souhaitait devenir astronaute qu’il devait penser à maigrir !

Une longue ligne de « black cabs », ces taxis noirs typiques de Londres, s’est formée spontanément devant Buckingham ; les chauffeurs affichent la mine des mauvais jours, abattus et solennels. Philip les utilisait parfois pour se promener incognito en ville. La cloche de ténor de l’abbaye de Westminster a sonné 99 fois pour commémorer l’âge du duc, à raison d’une fois toutes les soixante secondes. Son corps repose à Frogmore Gardens, près du château de Windsor. Pas de funérailles d’État. Les obsèques du duc auront lieu, selon sa volonté, à la chapelle Saint-George. Les restrictions sanitaires imposent une jauge de trente personnes. La liste des invités sera le casse-tête ultime. « Damné Covid », aurait sûrement maugréé Philip, tandis que la Reine entame sa première semaine de deuil.

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