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Disparition de Jean Bourlès, ancien vainqueur d’étape sur le Tour de France
Jean Bourlès, icône du cyclisme breton dans les années 50 et 60 et véritable figure du pays de Morlaix, est décédé ce mardi 30 mars. Retour sur sa carrière marquée par sa victoire d’étape, au Tour de France, en 1957.
14 juillet 1957 : une date gravée dans les mémoires du pays de Morlaix et du cyclisme breton. Ce jour-là, c’est un gars du coin, Jean Bourlès, qui franchit le premier la ligne d’arrivée de la 16e étape du Tour de France, entre Barcelone et Ax-les-Thermes. « Je m’en souviens encore. On était tous devant la radio, à écouter. Il s’est envolé en solitaire. Jean a gagné avec près d’un quart d’heure d’avance ! », confie Daniel Quéguiner, speaker sur les courses bretonnes.
Son premier vélo : un Glorius de Morlaix
Un coup d’éclat diront certains mais surtout la preuve du talent de Jean Bourlès. Né en 1930, à Pleyber-Christ, il grandit à la campagne. En 1946, à 16 ans, il est embauché comme faucheur chez les frères Paugam, à Saint-Thégonnec. « Grâce à ses premiers salaires, il a pu acheter un vélo de course. Un Glorius, une marque de Morlaix. C’était des vélos orange. Tous les Morlaisiens couraient là-dessus », se souvient Jean-Paul Ollivier, le journaliste aux 41 Tour de France.
C’est le début des compétions et le premier bouquet, la victoire, le 8 mai 1949, à Brest, pour le Grand Prix du Bouguen. Très vite, Jean Bourlès deviendra « l’homme à battre » des criteriums bretons. « C’est bien simple, il les a tous gagnés ! Sauf un : les Boucles de l’Aulne, à Châteaulin », sourit Eric Le Balch.
« Il accumulait les victoires. Et il faut le dire, les coureurs cyclistes gagnaient bien leur vie à l’époque. Les épreuves étaient bien dotées ! », explique Jean-Paul Ollivier. Des primes qui pouvaient aller jusqu’à 100 000 anciens francs !
Force physique et sprinter
C’est à cette époque qu’on parle de la « mafia » des cyclistes du Nord-Finistère, dont faisait partie Jean Bourlès, mais aussi Félix Le Buhotel, André Ruffet ou François Bihan… « Avant chaque course, ils se mettaient un peu d’accord et se partageaient la prime. Quand un coureur étranger venait tenter sa chance, ils l’enrôlaient ! Mais Jean Bourlès était au-dessus du lot ! », raconte Jean-Paul Ollivier.
Sa force physique, ses qualités de routier mais aussi de sprinter ne passeront, évidemment, pas inaperçues. C’est ainsi qu’en 1957, il est sélectionné pour le Tour de France, dans l’équipe de l’Ouest, avec son maillot blanc à rayures rouges. Un Tour dont il ne gagne qu’une étape mais où il brille particulièrement.
Un sponsor pas comme les autres
« Pour l’anecdote, sur leur maillot tous les coureurs avaient deux sponsors. Mais Jean, lui, n’en avait pas. Alors, il s’est débrouillé et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé avec F. Bozec estampillé sur le maillot et au-dessous, les bières Peterschmitt ! En fait, Bozec n’était autre que son mentor et tenancier du café où ils allaient fêter les victoires ! », se souvient Jean-Paul Ollivier.
« J’ai mené la belle vie »
Une carrière nationale lui tend les bras mais Jean Bourlès n’en fera rien. « Ce n’est pas un secret. Sur les critériums, je gagnais beaucoup plus d’argent qu’en tant que remplaçant du Tour de France. J’empochais des prix équivalents à plusieurs mois de salaire d’un ingénieur qualifié. J’ai mené la belle vie », expliquait-il au Télégramme, en 2007.
La carrière pro de Jean Bourlès durera une vingtaine d’années. Ensuite, il se lancera dans l’immobilier. En bâtissant trois lotissements près de Morlaix : les Trois-Chênes, où il vivait encore, et Pont-Pol, à Plourin-lès-Morlaix et Saint-Didy, entre Morlaix et Plouigneau. Surtout, avec son épouse, Simone, ils avaient racheté le café de Fanch Bozec, sur la place des Jacobins, évidemment appelé « Le Tour de France ». La retraite venue, celui que tous appelaient « Yann » continuait d’avaler les kilomètres à vélo, comme toujours avec le club cycliste morlaisien. Il s’est éteint, ce mardi 30 mars, à 90 ans.
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