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La mort du peintre et sculpteur Jean-Michel Sanejouand, artiste trop discret

Ses propositions étaient marquées par l’absurde, le jeu ou la provocation. Jean-Michel Sanejouand est mort à Vaulandry (Maine-et-Loire), à 86 ans.

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Publié le 22 mars 2021 à 18h39, modifié le 23 mars 2021 à 16h23

Temps de Lecture 3 min.

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Jean-Michel Sanejouand, en 1973.

L’artiste français Jean-Michel Sanejouand avait placé ses premières créations sous le signe de Marcel Duchamp et du ready-made : en 1963, il peint une coupe à fruits blanche pleine de galets, œuvre qui ouvre sa série des Charges-Objets. Le peintre et sculpteur est mort le 18 mars dans sa maison de Vaulandry (Maine-et-Loire), à 86 ans. Né à Lyon le 18 juillet 1934, il avait d’abord étudié à l’Institut d’études politiques de la ville en 1955 avant d’en venir à l’art. Dans ses Charges-Objets, série qui se développe jusqu’en 1967, on trouve des objets détournés de leurs usages, des tissus monochromes ou rayés tendus sur châssis tels des toiles abstraites, des grillages et des plastiques, bien avant que les artistes des groupes BMPT et Supports/Surfaces n’en aient l’idée. Sa première exposition, galerie du Ranelagh à Paris en 1964, s’intitule donc « La Leçon des choses ».

Un an auparavant, il a inventé le Jeu de Topo : les deux joueurs se placent de part et d’autre d’un plateau quadrillé et ont chacun 8 cailloux. Le but n’est pas de prendre les pièces de l’adversaire, mais de parvenir à une disposition spatiale des cailloux qui satisfasse également les deux joueurs, qui la considèrent chacun d’un côté du plateau. Passe-temps loufoque ? Leçon de géométrie dans l’espace. Cet intérêt se retrouve, à grande échelle, dans les Organisations d’espaces que Sanejouand réalise ou rêve à partir de 1967. Qu’il réalise quand il dresse des structures tubulaires dans la cour de l’Ecole polytechnique en 1967 et aligne 100 cubes de plastique transparent remplis chacun de 20 litres d’eau dans la galerie parisienne d’Yvon Lambert en avril 1968. Qu’il rêve quand il dessine son Schéma d’organisation des espaces de la vallée de la Seine entre Paris et Le Havre.

Quand il y travaille, de 1968 à 1972, ses contemporains n’y voient qu’utopie. Un regard actuel prête plus d’attention aux questions abordées alors : pollution et flux de circulation, hypertrophie des implantations industrielles, nécessité d’aménager des « zones ludiques » et de conserver le paysage agricole. Autre idée qui n’est pas entendue : en 1970, Sanejouand suggère d’interrompre le chantier de la gare Montparnasse et de lui substituer une œuvre de land art en gazon, miroirs et lignes de sapins. De façon plus provocante encore, il propose en 1972 d’aménager la cime du Vésuve en faisant tomber par hélicoptère des blocs de glace en plusieurs points du cratère.

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