Décès d'Erling Lorentzen: qui était ce protagoniste d'un coup d'éclat à la Cour de Norvège en 1953?
Le premier roturier à avoir épousé une princesse
- Publié le 14-03-2021 à 15h24
La Cour royale de Norvège a annoncé le décès le 9 mars à l'âge de 98 ans d'Erling Lorentzen, veuf de la princesse Raghnild (1930-2012).
La princesse Raghnild est le premier enfant du futur roi Olav V et de la princesse Martha de Suède (sœur de la reine Astrid). Son grand-père le roi Haakon règne depuis 1903. C'est une jeune monarchie depuis la séparation de la couronne suédoise. Ragnhild est la première princesse à voir le jour en Norvège depuis le Moyen Âge !
À cette époque, la succession au trône ne permet pas l'accession d'une femme. Raghnild bien que l'aînée, aura une sœur Astrid et un frère Harald qui est l'actuel souverain. Ses parents la voient se marier avec un prince d'une cour royale européenne et fonder une famille mais Raghnild a fait la connaissance du séduisant Erling Lorentzen de 7 ans son aîné. Issu d'une famille de la haute bourgeoisie norvégienne, héros de guerre et jeune entrepreneur, il dispose d'un parfait CV sauf qu'il est roturier. En 1953, on ne badine pas avec les mésalliances.
La princesse fait son choix et décide de se marier avec l'élu de son cœur. Elle est la première princesse (des princes européens l'avaient en revanche déjà fait) à franchir ce pas et à perdre son rang. "Punition" suprême du protocole : le drapeau n'est plus hissé le jour de son anniversaire…
Le couple s'installe à Rio de Janeiro où Erling Lorentzen devient un homme d'affaires prospère à la tête notamment de l'entreprise de papier Aracruz Celulose. Trois enfants naîtront de cette union très heureuse : Haakon (1954), Ingeborg (1957) et Raghnild (1968). Lors des vacances scolaires, les enfants revenaient à Oslo pour voir leur grand-père le roi Olav. Ils ont fait leur vie respective au Brésil.
En 2001, lors du mariage de son neveu le prince héritier Haakon de Norvège avec Mette Tjessem, roturière et mère célibataire, la princesse Raghnild (cousine du roi Albert II) ne peut s'empêcher de confier à la presse que les temps ont définitivement bien changé…