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Carnet noirDanseuse et écrivaine, Jacqueline Thévoz n’est plus

Jacqueline Thévoz à la première du film «Monotone, mon automne», à Pully, en 2006.

C’est une personnalité d’exception qui s’en est allée, à 95 ans, à son domicile des hauts d’Évian. Professeure de danse, de musique et de rythmique, chorégraphe, écrivaine, journaliste, naturiste… Jacqueline Thévoz a mené plusieurs vies, rien ne paraissant entamer son énergie ni sa fantaisie.

Fille d’un médecin amateur de poésie, sœur du futur directeur de la Collection de l’art brut, elle étudie le ballet avec Youra Tcheremissinof, le piano auprès d’Henri Stierlin-Vallon, la composition avec Aloÿs Fornerod, tout en vénérant Victor Desarzens, le fondateur de l’OCL. À son tour, elle enseigne le mouvement dans son Estavayer natal, à Fribourg, à Renens, à Lausanne. Avec ses élèves, elle présente d’ailleurs un minispectacle au Festival de la Cité 1974. Et sur le plateau TV de Jacques Martin, une interprétation mémorable de sa «Giscarde», pour piano et chant.

De nombreuses publications

La plume allègre, elle collabore à différents journaux, à commencer par la «Tribune de Lausanne», et publie livre sur livre: traités de danse classique, de rythmique et de sexualité féminine, poésie, nouvelles, romans et même un hommage au célébrissime Rudolf Noureev, «Passage d’une comète».

Divers prix dont le Prix Follope de la Faculté des lettres de l’UNIL sanctionnent cette verve effervescente. Éprise de liberté, mais désireuse de renouer avec son père qui la voulait mariée, cette native du Taureau, élève des bonnes sœurs, publie l’annonce suivante: «Grande fille toute simple cherche homme poilu, viril, aimant les enfants et les voyages pour mariage.» De son propre aveu, elle «passe comme chat sur braise sur ses années maritales». Qui lui valent pourtant une seconde fille, la première étant apparemment un enfant de l’amour, comme on dit alors.

À cette belle nature, la réalisatrice Marie-Jeanne Urech consacrera en 2004 un volet de son triptyque documentaire « Monotone, mon automne?». Pas si monotone que ça. Comme le relève la réalisatrice, cette panthère grise n’hésite pas à adresser, entièrement nue, un salut à un bateau du Léman! «Ce ne sont pas ses quelques rides qui l’en empêcheront…»