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Disparition

Mort d'Harold Budd, ultra-minimaliste et pionnier de l'ambient

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Le compositeur américain, découvert par Brian Eno à la fin des années 70, est décédé le 8 décembre, à l'âge de 84 ans.
par Olivier Lamm
publié le 9 décembre 2020 à 10h12

Sa musique était parfois discrète à la limite de l'imperceptible. On la compara souvent aux peintures de Mark Rothko, faux monochromes faits de cadres de lumière éparse en suspension qui aspirent l'œil jusqu'à lui faire oublier les trois dimensions, et qui marquèrent sa rétine très tôt dans sa carrière. Harold Budd, muni d'un seul piano, avait la capacité de faire fléchir le temps, d'étirer le présent jusqu'à le rendre plus beau.

Musique raréfiée en gestes et en notes

Pour ce talent, cette obsession qu'il partageait avec son ami Brian Eno, qui fut l'un des premiers à s'intéresser à lui, on a qualifié très tôt la musique de Budd d'ambient, pour en faire l'un des pionniers. Avant de l'associer, au début des années 80, à d'autres façonneurs d'espaces et d'ataraxie plus spécifiquement travaillés par la vertu curative d'une musique volontairement raréfiée en gestes et en notes, qu'on affecta d'un nom bientôt synonyme de soupe à salon de beauté, le new-age. Harold Budd, qui se considérait comme un disciple de Morton Feldman, amoureux du silence, et le continuateur d'une tradition typiquement américaine, préférait parler pour sa musique d'ultra-minimalisme.

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Ses débuts avaient été plus traditionnellement fougueux. Né en 1936 en Californie, élevé dans un pays plat jusqu'à l'infini, le désert de Mojave, auquel il rendrait hommage dans un de ses plus be

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