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Disparition

Valéry Giscard d’Estaing, un septennat et au revoir

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Elu à 48 ans à la présidence de la République, l'ancien maire de Chamalières (Puy-de-Dôme) incarna la modernité, le temps d'un unique mandat. Il est mort ce mercredi du Covid à l'âge de 94 ans.
par Nicole GAUTHIER
publié le 2 décembre 2020 à 23h05

Le 27 mai 1974, un homme grand, mince, en tenue de ville, franchit d'un pas vif le porche de l'Elysée. Il a laissé la voiture qu'il conduisait lui-même à 200 mètres pour terminer le chemin à pied. L'homme vient d'être élu président de la République française. Il se veut moderne et en ce jour d'investiture, le proclame sans la moindre modestie : «De ce jour, date une ère nouvelle de la politique française.»

Sept ans plus tard, les Français verront à la télévision le même homme leur dire un sec «au revoir», se lever et tourner le dos, laissant à l'écran une chaise vide. Entre les deux, Valéry Giscard d'Estaing, mort ce mercredi à Authon (Loir-et-Cher) du Covid-19 selon sa famille, aura vécu l'unique septennat de sa carrière. Libéral, fossoyeur du gaullisme, européen convaincu, prédateur et ambitieux, Giscard, dit aussi «VGE», aura néanmoins marqué près de cinquante ans d'histoire politique du XXe siècle.

Il fut le ministre de l'Economie et des finances des Trente Glorieuses, ces années fastes d'après-guerre ; il fut aussi le chef de l'Etat qui assista, impuissant, à leur déclin, aux conséquences du premier choc pétrolier, au début du chômage de masse et à l'essor de l'inflation à deux chiffres. Il fut longtemps le plus jeune président de la Ve République, élu à 48 ans – avant mai 2017 et l'arrivée à l'Elysée d'Emmanuel Macron, autre jeune homme pressé qui du haut de ses 39 ans eut l'outrecuidance de lui souffler son titre. VGE fut aussi l'

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