La lettre de Denis Charvet pour rendre hommage à Christophe Dominici

La lettre de Denis Charvet pour rendre hommage à Christophe Dominici

28 novembre 2020 - 20:41

7 Commentaires

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Dans les Grandes Gueules du Sport ce samedi sur RMC, Denis Charvet a pris sa plume pour rendre hommage dans une lettre à son ami Christophe Dominici, mort tragiquement mardi à l’âge de 48 ans.

Bouleversé par le drame et très ému, il s’est lancé, non sans avoir prévenu au préalable:

« Ne m’en voulez pas s’il y a des trémolos dans la voix ». « ‘Domi' », tout le monde t’appelait « Domi ». Ça te ressemblait bien finalement: simple, familier, sincère, authentique. Un peu comme si tu appartenais à tout le monde. Quand je t’ai croisé au Stade de France en tribune de presse il y a trois semaines, comment aurais-je pu imaginer que ce serait la dernière fois que je verrais sur ton visage ce sourire malicieux et espiègle que tu as toujours eu… Ce sourire plein de charme et plein d’amour. Tu m’as pris dans tes bras et tu m’as embrassé comme un frère. Tu avais la banane. Cela m’avait touché et rassuré à la fois. Comme toujours, tu m’avais demandé comment allait la famille, toi le soucieux des autres, toi l’humaniste. Tu étais quelqu’un d’unique, rare, généreux. Tu étais celui qui fut capable de dompter Twickenham à toi tout seul pour entrer définitivement dans la légende. Tu étais le feu et la glace. Tu étais le feu car tu avais en toi ce feu sacré qui te brûlait à l’intérieur et qui devait te ronger. Tu étais la glace car tu avais parfois besoin de t’absenter seul dans un ailleurs qui devait te soulager. Aussi insaisissable et indomptable sur un terrain comme en dehors, il te fallait vivre le prochain quart d’heure comme si c’était le dernier. Tu vivais à 100 à l’heure. Tu ne pouvais vivre sans un combat, sans un défi mené et à remporter. Ecorché vive, sanguin et révolté, tu étais avant tout un être solaire. On t’aurait suivi au bout du monde pour faire la guerre ou faire la paix. J’ai eu le bonheur de jouer mon dernier match à tes côtés avec les Barbarians Français. Tu l’étais d’ailleurs jusqu’au bout des ongles. Tu étais le plus Barbarians des Barbarians. Comme un dernier clin d’œil à la vie, tu as voulu partir avant ton idole de jeunesse : Diego Maradona. Toi, le footballeur jusqu’à tes 18 ans qui aurait pu gagner la Coupe du monde 98, qui sait. Mais peu importe, comme tu l’as si joliment dit lors de la demi-finale gagnée contre les Blacks : ce jour-là, nous avons été touché par la grâce. Tu es allé plusieurs fois sur le toit du monde tutoyer les anges toi l’enfant de Sollies-Pont. Je suis sûr qu’ils vont bien t’accueillir là-haut et te donner la place que tu mérites. Quand tu croiseras ton ami Jonah, dis lui qu’il nous manque beaucoup aussi. »

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7 Commentaires

  1. lolo1963 28 novembre 2020 at 20h- Répondre

    Belle lettre.
    C’est un choc et une incompréhension pour beaucoup !

    • captain swing 28 novembre 2020 at 21h- Répondre

      Oui, il aimait son ami.

      Juste remarquer qu’il parle de ses absences solitaires pour un ailleurs ?
      Si le paradis artificiel, qui me semble sous entendu, pouvait expliquer son état en ce jour malheureux, selon les témoignages, normal de l’expliquer pour et par un ami….

  2. Pinpippe 28 novembre 2020 at 21h- Répondre

    Roger Fite seconde ligne
    de Brive internationale est mort mais bon

  3. tomprice83 28 novembre 2020 at 21h- Répondre

    Je n’ai pas vu ou j’ai raté l’information, si Franck COMBA à réagi à son ami….

  4. Michel Fery . 29 novembre 2020 at 13h- Répondre

    OUI , tout à fait @Pinpippe . Un très grand et solide N°8 qui aura effectué tout de même 13 saisons consécutives avec *Brive* au plus haut niveau de cette époque entre (62 à 75) . Et puis pour finir 5 de plus avec *Tulle * . *Roger Fite* , lui , venait du 34 je crois . Il avait tout simplement choisi les *Coujous* à la place du très grand *A.S.B* de l’époque . Et pour la circonstance , *Paix à son âme* également et condoléances à sa famille et plus proches !..

    • Gebi831 29 novembre 2020 at 14h- Répondre

      Bonjour Michel, nous sommes sans doute de la même époque….Tu te souviens donc de ROGER FITE, certainement un grand joueur de club, mais il s’était cag..r dessus pour le match retour en 1970 après un match aller houleux à Brive. Comme en 1991 contre Bègles, le coup d’envoi par en touche. Mêlée au centre du terrain. Et c’est la marée…défoncée jusqu’au 22 mètres, générale tout de suite derrière. Put..n, j’avais 16 ans et de voir Marcel Puget ½ de mêlée international vouloir quitter les terrain….on les avaient détruits, Quel pied….

  5. Michel Fery . 29 novembre 2020 at 13h- Répondre

    DENIS , nous t’envions énormément d’avoir été son véritable AMI et surtout de l’avoir soutenu du mieux que tu auras pu l’effectuer !.. L’émotion de ta lettre nous touche vraiment à cet effet !..