Les amoureux de cinéma se souviennent d’elle comme la réalisatrice de «La Fiancée du Pirate», un film culte avec Bernadette Laffont dans le rôle principal. Mais Nelly Kaplan était plus que ça. Icône de la Nouvelle Vague, chevalier de la Légion d’honneur pour l’ensemble de son œuvre littéraire et cinématographique, l’écrivaine anarcho féministe a signé plusieurs romans et différents essais sur le cinéma, en plus de ses films et d’une brassée de scénarios pour la télévision. Résidente dans une maison de repos à Genève où elle avait accompagné son compagnon, l’acteur et producteur Claude Makowski, décédé en août de la maladie de Parkinson, elle s’y est éteinte jeudi 12 novembre à l’âge de 89 ans. Elle avait contracté le Covid-19.

Arrivée en France depuis Buenos Aires à l’âge de 22 ans, Nelly Kaplan avait débuté dans le cinéma auprès du réalisateur Abel Gance, qui l’avait repérée à la Cinémathèque française, en 1954. Elle devait collaborer avec lui pendant une dizaine d’années, tout à la fois muse et assistante.

Amie des surréalistes, elle aimait la littérature et particulièrement la poésie. Elle s’était liée avec plusieurs écrivains, dont Philippe Soupault et André Breton. Elle avait aussi rédigé plusieurs écrits érotiques, qui avaient dû affronter la censure. En 1974, elle publiait sous le pseudonyme de Belen son roman «Mémoires d’une liseuse de draps».

Au cinéma, outre «La Fiancée du pirate», sélectionné à la Mostra de Venise en 1969, elle a réalisé d’autres films comme «Papa, les petits bateaux…» (1971) et «Plaisir d’amour» (1990), ainsi que des documentaires consacrés à des artistes tels Pablo Picasso, Victor Hugo, Gustave Moreau. Sans oublier bien sûr Abel Gance.

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