Le syndicat des pilotes de la compagnie KLM a indiqué hier avoir refusé le gel des salaires pour cinq ans dans le cadre d’un plan de restructuration, entraînant la suspension de l’aide publique du gouvernement néerlandais.

Pour expliquer son refus, le syndicat VNV a rappelé que les pilotes avaient déjà accepté un gel des salaires jusqu’en mars 2022. En revanche, d’autres syndicats représentant le personnel au sol et le personnel navigant commercial ont accepté de prolonger le gel des salaires jusqu’en 2025.

De son côté, le gouvernement des Pays-Bas a rejeté un plan de restructuration présenté par KLM, déplorant un soutien insuffisant à sa demande de gel des salaires. L’adoption de ce plan de restructuration est pourtant une condition sine qua non au déblocage d’une aide publique de 3,4 milliards d’euros (dont un milliard sous forme de prêts directs de l’Etat) en faveur de la compagnie aérienne néerlandaise, partenaire de la compagnie française Air France au sein du groupe Air France-KLM. 

Je trouve cela très décevant mais dans ces conditions, nous ne pouvons pas continuer“, a immédiatement réagi hier soir le ministre néerlandais des Finances, Wopke Hoekstra, à propos de l’aide publique.

Le plan de restructuration prévoit des accords salariaux avec toutes les différentes catégories de personnel ainsi qu’une réduction des coûts de 15% et une diminution de moitié de ses émissions de dioxyde de carbone d’ici 2030. KLM compte réduire ses effectifs de 20% avec notamment la suppression de 4.500 à 5.000 emplois dès cette année. Elle planifie quelque 1.500 licenciements secs sur ses 33.000 employés. S’y ajouteraient 2.000 départs volontaires et le non-renouvellement de 1.500 contrats temporaires, déjà annoncés au début de la crise sanitaire.

Vendredi, le groupe Air France-KLM a fait état d’une perte d’exploitation de 1,05 milliard d’euros au troisième trimestre, et a dit anticiper une dégradation de la situation face à la résurgence de l’épidémie et les nouvelles restrictions de voyage qui en découlent en Europe, dont le reconfinement en France. Pour sa part, le gouvernement français a approuvé une aide publique de 7 milliards d’euros à Air France. Mais sans aide publique néerlandaise, KLM “ne pourra pas traverser cette période difficile“, de l’aveu de son directeur général Pieter Elbers. L’avenir du groupe Air France-KLM est clairement en jeu dans ce bras de fer entre pilotes et gouvernement néerlandais.

KLM : les pilotes refusent le gel des salaires, l'aide publique suspendue 1 Air Journal

Amsterdam ©KLM/Politheli