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La mort du poète et éditeur Pierre Oster

Grand prix de poésie de l’Académie française en 2019, il publia la première édition des « Œuvres complètes » de Jean Paulhan qui joua un rôle important dans son parcours. Il est mort le 22 octobre, à l’âge de 87 ans.

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Publié le 27 octobre 2020 à 15h08, modifié le 27 octobre 2020 à 15h08

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Pierre Oster, en 2000.

Le poète et éditeur Pierre Oster est mort à Paris jeudi 22 octobre, à l’âge de 87 ans. Sous les apparences d’un fonctionnaire débonnaire, ou d’un affable ecclésiastique, il ne manquait jamais de manifester une ironie bienveillante, à la fois souriante et grave, métaphysique. Une ironie adressée à lui-même autant qu’à son interlocuteur, qu’il aimait déstabiliser, mais toujours avec douceur, pour son bien.

Chez lui, tout était question plus que réponse. Il semblait constamment en apprentissage, du monde, de ses semblables, de la poésie. « Etre poète, c’est regarder ; c’est avoir un cœur qui jamais ne préjuge. C’est aimer le détail, maison du sacré ; aimer que Dieu soit plein de détails. » La correction, dans tous les sens du terme (mais pas celui de la punition…) était l’un de ses principes de vie, et d’écriture… Il n’est qu’à consulter ses manuscrits et épreuves. « Ne te baigne pas deux fois dans le même paradoxe », conseillait-il, sentencieusement souriant.

D’origine luxembourgeoise, Pierre Oster est né à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), le 6 mars 1933. Après des études aux lycées Buffon et Louis-le-Grand, à Sciences Po enfin, il effectue son service militaire en Algérie, en 1958 et en 1959 – épisode douloureux dont il ne parlait guère. En 1954, il publie ses premiers poèmes, dans le Mercure de France. L’année suivante paraît chez Gallimard son premier livre, Le Champ de mai, dans la collection « Métamorphoses », dirigée par Jean Paulhan, qui jouera un rôle important dans la suite de son parcours éditorial et poétique. Le prix Félix Fénéon couronne ce premier recueil ; le deuxième, en 1957, Solitude de la lumière, reçoit le prix Max Jacob. Gallimard, dans la décennie suivante, publiera trois autres recueils.

Saint-John Perse, son « seul maître »

D’autres récompenses viendront saluer la grande unité et la singularité obstinée de son œuvre, jusqu’au grand prix de poésie de l’Académie française, en 2019. C’est chez Gallimard également qu’Oster se lie d’amitié avec Marcel Arland et Dominique Aury, puis Philippe Jaccottet, Michel Deguy et surtout Jean Grosjean, un poète nourri de la Bible et qui savait, écrit Oster, que le « dieu auteur du monde en est aussi le lecteur ».

En 1961, grâce à Paulhan, il rencontre Saint-John Perse, « mon seul maître », dira-t-il en 1965. Avec Claudel, Perse reste la grande référence, le modèle poétique – mais non académique –, à la fois formel, prosodique, et de perception du monde. Il s’en expliquera dans plusieurs textes d’hommage à l’auteur d’Anabase, qu’il préférait nommer de son vrai patronyme : Alexis Leger.

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