La compagnie aérienne Corsair International pourrait enfin tenir ses repreneurs, un consortium d’entrepreneurs et de collectivités territoriales qui a présenté aux salariés un plan visant à recentrer ses opérations vers l’Outre-mer. Elle aurait signé avec les navigants des accords permettant une baisse des coûts pouvant atteindre 15%.

L’opération de rachat à 100% de la compagnie basée à l’aéroport de Paris-Orly devrait « sauf coup de théâtre » être finalisée d’ici la fin de l’année selon La Tribune, suite à la présentation aux employés le 22 octobre 2020 du plan des investisseurs privés et publics, dont Eric Kourry, fondateur d’Air Caraïbes et président du groupe détenant Air Antilles et Air Guyane, et Patrick Vial-Collet, entre autres président de la CCI de Guadeloupe. Le consortium serait prêt à investir « plusieurs dizaines de millions d’euros » dans Corsair, un protocole d’accord devant d’abord être signé avec les actionnaires actuels.

On savait déjà que l’actionnaire principal depuis mars 2019 Intro Aviation n’avait pas les moyens de renflouer la compagnie aérienne, mais des « négociations » seraient toujours en cours avec le groupe TUI (propriétaire historique et toujours présent avec 27% du capital). Le journal économique croit en outre savoir que l’aide de l’Etat, évoquée en aout par le PDG de Corsair Pascal de Izaguirre, devrait dépasser les 100 millions d’euros, « sous forme de prêts essentiellement ». Un PGE (prêt garanti par l’Etat) avait pourtant été refusé au printemps, le dirigeant en trouvant les conditions trop restrictives – et faute de geste des actionnaires selon le gouvernement.

L’objectif affiché par les nouveaux repreneurs de la compagnie aérienne serait clairement un recentrage sur les DOM, « pour maintenir un niveau de concurrence suffisant permettant d’éviter une inflation des prix ». Selon la porte-parole de Corsair, le sort des lignes vers Abidjan et Montréal, ainsi que le lancement de celle vers New York déjà reporté au printemps prochain, n’a pas été évoqué.

Côté social, Corsair a déjà entamé avec les syndicats un programme de réduction des coûts qui devrait atteindre « 10 à 15% » selon La Tribune : les 1200 salariés, qui détiennent 20% du capital, se sont vu annoncer « la dénonciation de 134 accords et usages d’entreprise par la direction » et de nouveaux accords « permettant de réduire la masse salariale des pilotes et des hôtesses et stewards ». Les navigants ont « notamment accepté de baisser de moitié leur majoration salariale pour les heures de nuit » et de réduire leurs jours de congés. Par ailleurs, une rupture collective conventionnelle (RCC) pour les PNC devrait porter sur une centaine de personnes, ajoute La Tribune.

Rappelons que Pascal de Izaguirre mettait en avant en aout, alors que la pandémie de Covid-19 semblait connaitre un répit (aujourd’hui oublié), une « meilleure situation financière » de Corsair, notamment après la vente d’un Airbus A330-200 en février et celle des Boeing 747-400 en juillet. Sa flotte compte actuellement un A330-200 et quatre A330-300, l’entrée en service du premier des cinq A330-900neo commandés étant pour l’instant prévue « pas avant décembre ». D’ici 2023, Corsair devait opérer de 13 Airbus, mais ce nombre serait désormais réduit par les futurs actionnaires à « une dizaine quand la situation sera stabilisée ».

Corsair : repreneurs dévoilés, coûts abaissés 2 Air Journal

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