FOOTBALL« Un homme avec de la classe », l’hommage de Guy Roux à Bruno Martini

Décès de Bruno Martini : « Un homme avec de la classe », se souvient Guy Roux

FOOTBALLBruno Martini est décédé dans la nuit de lundi à mardi à Montpellier. Il avait été victime d’un arrêt cardio-vasculaire le 12 octobre
Bruno Martini (ici sous le maillot du MHSC en 1998) est décédé le 20 octobre 2020 à Montpellier.
Bruno Martini (ici sous le maillot du MHSC en 1998) est décédé le 20 octobre 2020 à Montpellier. - THOMAS JEAN-PAUL/NEBINGER/SIPA / SIPA
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • Gardien de l’équipe de France entre 1987 à 1996, Bruno Martini est décédé ce mardi 20 octobre à Montpellier, huit jours après avoir été victime d’un arrêt cardio-vasculaire.
  • Les témoignages, nombreux, rendent hommage au joueur et à un homme discret et loyal.
  • Guy Roux, qui fut son entraîneur à l’AJ Auxerre après l’avoir recruté au centre de formation, se souvient d’un « homme qu’on n’oublie pas. On aimerait en avoir beaucoup comme ça ».

L’annonce du décès de Bruno Martini a suscité de très nombreuses réactions dans le milieu du football français. Le Montpellier Hérault Sport Club a annoncé ce mardi matin la disparition de l’ancien gardien de but de l’équipe de France ( 31 sélections), décédé dans la nuit de lundi à mardi. Il avait été victime le 12 octobre d’un arrêt cardio-vasculaire sur le parking du centre de formation, dont il était directeur adjoint. Il était depuis en soins intensifs à l’hôpital Arnaud de Villeneuve de la préfecture de l’Hérault.

« Derrière l’excellent gardien de but, il y avait un homme attachant, loyal et un ami. Il était très humain. C’est une terrible nouvelle », évoque, très affecté, Ghislain Printant (adjoint de Jean-Louis Gasset à Bordeaux) dont il fut (notamment) l’entraîneur en sa qualité de gardien à Montpellier. « Je suis très triste pour lui, pour Marie, pour ses filles, pour ses deux clubs, Auxerre et Montpellier Hérault qui sont une grande famille. J’ai perdu un ami. »

« Un homme respectueux dans son rapport aux autres »

Gardien de l’équipe de France de 1987 à 1996, Bruno Martini n’avait connu que trois clubs dans sa carrière : Auxerre, Nancy (deux saisons en prêt) et Montpellier, où il finit sa carrière en 1999, avant d’intégrer la direction technique nationale comme entraîneur des gardiens. « Il est arrivé chez nous, jeune, comme troisième gardien. J’ai trouvé que ce n’était pas très bien comme situation, se souvient pour 20 Minutes Guy Roux, qui fut son entraîneur à l’AJ Auxerre de 1983 à 1995 (avec cet intermède de deux ans). Il y a eu une opportunité à Nancy. Je l’ai proposé en prêt à Aldo Platini [alors directeur sportif de l’AS Nancy Lorraine] qui le connaissait bien, puisqu’il avait cherché lui aussi à le recruter, jeune. Il a eu un tour de chance : Jean-Michel Moutier a eu une rupture du talon d’Achille. Il s’est retrouvé titulaire de Nancy ».

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« Bruno fut un coéquipier, un collègue, un ami pour nous », témoigne dans un communiqué commun le staff des Bleus (Didier Deschamps, Guy Stéphan et Franck Raviot). « Que ce soit en tant que coéquipier en équipe de France, en tant que collègue dans le staff des Bleus ou à la Direction technique nationale, Bruno est toujours resté fidèle à lui-même : rigoureux et compétent dans son travail, honnête et pertinent dans ses échanges et ses analyses, soucieux de l’intérêt collectif, respectueux dans son rapport aux autres. » Le président de la FFF, Noël Le Graët, loue également le joueur, le technicien et l’homme. « Après sa carrière de joueur, sa reconversion fut également couronnée de succès. (…) Il a su mettre son expérience technique, du haut niveau et ses qualités humaines au service des autres. C’était un homme discret mais remarquable. Bruno fait partie de l’histoire du football français ».

« Lors des déplacements, il lisait Tolstoï, le prix Goncourt… »

Loyauté, sobriété… Ces mots reviennent systématiquement dans la bouche de ceux qui l’ont connu. « C’était une très belle personne, quelqu’un de très généreux, d’extrêmement fiable. Il n’était pas exubérant, il était généreux, très réfléchi, mais avait aussi beaucoup d’humour en privé », confirme Pascal Baills, qui fut son partenaire au MHSC et avec lequel il a vécu sa seule sélection en équipe de France (le 30 mars 1991 contre l’Albanie). Il partagea avec lui de façon éphémère le poste d’entraîneur du MHSC, après la démission de Rolland Courbis en décembre 2015 et l’arrivée de Frédéric Hantz fin janvier 2016. « C’est trop con de partir comme ça », peste l’entraîneur adjoint de Michel Der Zakarian à Montpellier.

« J’ai les meilleurs souvenirs de lui. Sa montée en puissance, ses exploits avec notre équipe, sa personnalité, son éducation, son élégance morale. Un homme qu’on n’oublie pas. On aimerait en avoir beaucoup comme ça », reprend Guy Roux. « Au cours des déplacements, il lisait toujours des livres des plus grands écrivains. Je me souviens l’avoir vu lire du Tolstoï ou le lauréat du prix Goncourt, c’est assez rare de la part des professionnels français. Bien sûr, je n’avais pas de demeurés ou de joueurs incorrects dans le groupe. Mais si tout le monde peut être correct, lui était correct avec classe ».

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