DISPARITIONLe créateur japonais Kenzo Takada est décédé des suites du coronavirus

Coronavirus : Le créateur japonais Kenzo Takada est décédé des suites de la maladie

DISPARITIONL’homme de 81 ans était le premier styliste japonais à avoir réussi à Paris
Kenzo Takada est décédé à l'âge de 81 ans
Kenzo Takada est décédé à l'âge de 81 ans - Luis Eduardo Noriega/EFE/SIPA / SIPA
Jean-Loup Delmas

J.-L.D. avec AFP

Le monde de la mode a perdu dimanche, en pleine Fashion week parisienne, une de ses légendesLe créateur de mode japonais Kenzo Takada est mort ce dimanche des suites du Covid-19 à l’âge de 81 ans, a annoncé un porte-parole de sa marque éponyme. ; Amoureux de Paris et de la mode, l’homme est décédé dans les environs de la capitale, ville de passion pour lui et où il a su briller, exploit rare dans la mode.

Premier styliste japonais à s’être imposé à Paris, où il a fait toute sa carrière et rendu célèbre son prénom, « Kenzo Takada s’est éteint le dimanche 4 octobre 2020 à l’Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine des suites du Covid-19 », a indiqué ce porte-parole dans un communiqué.

Il pensait n’être que de passage à Paris…

Lui qui avait vendu en 1993 sa marque de vêtements au géant LVMH et s’était retiré de la mode six ans plus tard restera connu pour son attachement à la couleur et sa déclinaison à l’infini du métissage, pas seulement de l’Extrême-Orient et de la France, mais aussi de l’Afrique. Gardant son look d’éternel adolescent, le créateur était sorti d’une retraite de vingt ans, en début d’année, pour lancer une ligne de design.

Né le 27 février 1939 à Himeji près d’Osaka, Kenzo Takada se passionne pour le dessin et pour la couture, enseignée à ses soeurs, mais interdite aux garçons. Chassé de son appartement de Tokyo par les Jeux olympiques après ses études de stylisme, il embarque à Yokohama sur un paquebot en novembre 1964. Il arrive en France le 1er janvier 1965, dans le port de Marseille, et monte vers Paris, qui le fascine. Vivant très chichement, et ayant les pires difficultés à communiquer, Kenzo Takada pense n’être que de passage. « Je trouvais tout sombre. Même Saint-Germain-des-Prés », raconte-t-il au quotidien Libération en 1999.

Sa griffe est ensuite rachetée par le groupe de luxe LVMH

Il s’obstine, soumettant ses dessins à des couturiers et des marques de prêt-à-porter. Et il s’installe définitivement en France. « Je me sens désormais plus Parisien que Japonais, mais si c’était à refaire aujourd’hui, je ne suis pas sûr que je viendrais encore faire ma vie à Paris », disait-il à Paris Match en 1989. Sa première collection date de 1970, conçue depuis une minuscule boutique de la Galerie Vivienne qu’il appelle Jungle Jap. Il déménage en 1976 vers un lieu plus grand, place des Victoires, et fonde sa marque sous son seul prénom.

Sa première ligne pour hommes date de 1983, son premier parfum (Kenzo Kenzo) de 1988. Sa griffe est ensuite rachetée par le groupe de luxe LVMH, pour moins d’un demi-milliard de francs (73 millions d’euros). Kenzo Takada quitte la mode en 1999, pour en finir avec le rythme infernal des collections et se consacrer des projets plus ponctuels. « J’ai 60 ans et 30 ans de carrière. Depuis longtemps je voulais profiter de la vie, voyager, voir des amis », explique-t-il alors à l’AFP. « Créateur avec un talent immense, il avait donné à la couleur et à la lumière toute leur place dans la mode. Paris pleure aujourd’hui un de ses fils », a réagi sur Twitter la maire de la capitale française Anne Hidalgo.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Sujets liés