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Michael Lonsdale : « La religion est une part essentielle de ma vie »

Je ne serais pas arrivé là si… « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Dans cet entretien réalisé en 2010, Michael Lonsdale évoquait une époque de grands acteurs en partie disparus. Il parlait aussi de sa foi chrétienne, ce qui le rendait si singulier.

Propos recueillis par 

Publié le 21 septembre 2020 à 23h06, modifié le 22 septembre 2020 à 18h53

Temps de Lecture 3 min.

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Michael Lonsdale à Cannes, le 18 mai 2010

Notre journaliste Annick Cojean avait interviewé Michael Lonsdale à l’occasion de la présentation du film Des hommes et des dieux à Cannes, en 2010. L’interview avait alors été publiée dans Le Monde Magazine du 7 mai. A l’occasion de sa mort, nous avons décidé de la republier.

JE NE SERAIS PAS ARRIVÉ LÀ SI…

Si un professeur de théâtre magnifique, Tania Balachova, ma seconde mère, ne m’avait révélé et sorti de mon silence, de ma timidité, de mes inhibitions.

J’avais 22 ans, je rêvais d’être comédien depuis que j’avais vu, enfant, des dizaines de films américains apportés par les Alliés lorsqu’ils ont débarqué au Maroc. J’en étais fou. Je sortais des séances galvanisé, électrisé, incapable de dormir. Et puis un jour, à Paris, je me suis présenté au Studio des Champs-Elysées. Tania, somptueuse, se tenait près du bar. Delphine Seyrig répétait Roméo et Juliette. Vitez était là, Terzieff allait passer. Et aussi Trintignant. Le rêve absolu. C’est grâce à elle que j’ai pu sortir de ma coquille et appris à tout exprimer, les plus beaux sentiments comme les plus abjects, y compris la violence dont je me croyais incapable.

Que cherchiez-vous ? Qu’est-ce qui a prévalu à vos choix professionnels ?

Je recherchais des gens qui avaient quelque chose à dire. Un oncle qui travaillait à la NRF m’avait conseillé des lectures et donné le goût des beaux textes. Alors, quel bonheur ce fut de rencontrer Beckett, Ionesco, Duras… Et puis j’ai toujours opté pour l’aventure et la nouveauté, bien plus heureux de créer des œuvres de mon temps plutôt que d’assumer le répertoire. On m’a proposé plusieurs fois d’entrer à la Comédie-Française. J’ai refusé. Quel intérêt de reprendre des rôles qui ont déjà été si bien interprétés ? Je préférais l’invention et l’exploration d’un Claude Régy, qui m’a entraîné sur des voies inédites et lumineuses.

Dans le film de Xavier Beauvois « Des hommes et des Dieux », vous incarnez l’un des sept moines de Tibéhirine assassinés en Algérie.

Je joue le rôle de frère Luc, frère convers qui s’occupait des tâches les plus humbles du monastère et s’est consacré aux malades et aux pauvres pendant plus de quarante ans. Un témoignage important sur le sacrifice, et un nouveau rôle de religieux pour moi, qui, après Le Nom de la Rose, ai joué un curé de campagne, un curé de paroisse, un cardinal, un évêque et même un pape !

La religion est-elle importante pour vous ?

C’est une grande partie de ma vie. C’est même la part essentielle. Disons que la parole du Christ est la plus belle que j’ai entendue comme proposition de vie. Il a dit : je suis la Vie, la Vérité, et la Voie. Je sais qu’il ne ment pas et j’ai confiance. Comme un enfant a une confiance aveugle en son père dans les bras duquel il sait pouvoir trouver refuge. Mais je n’ai été baptisé qu’à 22 ans ! Mon père, anglais, était protestant et ne mettait jamais les pieds au temple. Ma mère était catholique, mais avait été écœurée par des sœurs effroyables, qui la menaçaient d’enfer et de damnation. La foi, pour moi, est donc venue lentement.

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