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Il y a 85 ans, la reine des Belges Astrid trouvait la mort accidentellement

La reine des Belges Astrid en septembre 1933 - La voiture du roi des Belges Léopold III accidentée
La reine des Belges Astrid en septembre 1933 - La voiture du roi des Belges Léopold III accidentée © Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images - Central Press/Hulton Archive/Getty Images
Dominique Bonnet , Mis à jour le

Le 29 août 1935, la reine Astrid, épouse du roi des Belges Léopold III et maman de trois jeunes enfants, mourrait dans un accident de voiture en Suisse, à l’âge de 29 ans.

Cela aurait dû être une agréable balade le long du lac des Quatre-Cantons en Suisse. Ce fut une tragédie. Le 29 août 1935, il y a tout juste 85 ans, au volant de sa nouvelle voiture, un cabriolet décapotable Packard, le roi des Belges Léopold III -sur le trône depuis 18 mois-, la reine Astrid à ses côtés et son chauffeur dans le spider (la cavité destinée aux bagages située à l’arrière, derrière la capote), eut un moment d’inattention. Il quitta la route des yeux pour jeter un coup d’œil sur une carte routière que sa femme tenait en main, rapportait le 7 septembre suivant le journal français «L’Illustration». Or, à cet endroit la route, qui avait été rendue glissante par la pluie, tournait. L’accident fut inévitable.

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Léopold et Astrid furent éjectés de la voiture

«La voiture suivant la ligne droite, alla vers le remblai. Le conducteur voulut la redresser mais il fut gêné par le dérapage et peut-être aussi surpris par la nouveauté de cette voiture américaine qu’il avait seulement depuis quelques jours et où la démultiplication du volant de direction est beaucoup plus accentuée que sur les voitures courantes. L’auto folle s’engagea dans une des brèches du parapet, fit un tête à queue, glissa par l’arrière sur le talus gazonné et humide, heurta de flanc un premier arbre et fut rejetée sur un second, une quinzaine de mètres plus loin», détaille «L’Illustration». La voiture alla s’enliser parmi les roseaux en bordure du lac. Si le chauffeur, «cramponné au spider», était à peu près indemne, en revanche le monarque et son épouse, tous deux à l’avant, furent éjectés. Léopold III s’en sortit avec quelques coupures au visage par des éclats du pare-brise. Mais malheureusement, Astrid, qui avait été projetée contre un arbre, avait le crâne fracassé et agonisait.

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Astrid allait avoir 30 ans, deux mois et demi plus tard. Fille du prince Carl de Suède et de la princesse Ingeborg de Danemark , nièce des rois Gustaf V de Suède et Christian X de Danemark, elle avait épousé le prince Léopold de Belgique, par amour, le 4 novembre 1926 et lui avait donné trois enfants : la princesse Joséphine-Charlotte, le prince Baudouin et le prince Albert (futurs rois Baudouin et Albert II ). A la mort de leur mère, ceux-ci n’avaient que 7 ans et demi, presque 5 ans et 14 mois. La douleur de perdre sa jeune, ravissante et très aimée reine, disparue dans la fleur de l’âge, fut immense pour la population de Belgique. «Les divergences politiques n’existaient plus. Il n’est pas un Belge, qu’il soit flamand ou wallon, catholique, libéral ou socialiste qui ne prenne sa part de l’épreuve royale et qui ne se sente atteint aussi profondément que s’il avait perdu l’un des siens», souligne «L’Illustration».

La dépouille de la reine des Belges Astrid dans la chapelle ardente au Palais royal à Bruxelles
La dépouille de la reine des Belges Astrid dans la chapelle ardente au Palais royal à Bruxelles © Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images

Le corps de la reine Astrid fut rapatrié en train, puis exposé au Palais royal à Bruxelles, où défilèrent, trois jours durant, plus d’un million de personnes, patientant une dizaine d’heure pour pouvoir se recueillir quelques instants sur la dépouille de la jeune femme, comme l’indique Pascal Dayez-Burgeon dans l’ouvrage collectif «Les derniers jours des reines » paru en octobre 2016 aux éditons Perrin. «Pour dissimuler ses blessures, le pourtour de son visage et son front ont été ceints de gaze, des paravents disposés un peu partout et des tentures de velours noirs apposées sur les fenêtres. Sépulcrale, l’atmosphère prête à l’émotion et les larmes coulent à flots. Chaque jour, des âmes sensibles s’évanouissent. Et le 2 septembre, à 19 heures, lorsqu’il faut fermer les portes, une clameur déchirante retentit parmi la foule qui attendait encore», écrit-il.

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La chapelle ardente de la reine des Belges Astrid au Palais royal à Bruxelles, le 3 septembre 1935
La chapelle ardente de la reine des Belges Astrid au Palais royal à Bruxelles, le 3 septembre 1935 © KEYSTONE-FRANCE/Gamma-Rapho via Getty Images

Les funérailles se déroulèrent le 3 septembre au matin. L’office religieux fut célébré dans la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles en présence de la famille royale de Belgique, de celle de Suède, du gouvernement belge au grand complet et de représentants de plusieurs pays. Parmi les têtes couronnées se trouvait le duc d’York, futur roi George VI (le père d’Elizabeth II ). A 12h30, la procession funèbre quitta la cathédrale pour rejoindre la crypte de Laeken où sera inhumée la reine. Bravant le protocole, le roi, blessé, a décidé de marcher seul devant, en tête du cortège. «Une heure plus tard, dix-neuf coups de canon retentissent. Ils indiquent que le cercueil de la reine a gagné la crypte royale, dont on a toutes les peines du monde à arracher Léopold qui veut continuer à veiller son épouse jusqu’à l’épuisement. "Tout est fini", répète-t-il à plusieurs reprises», raconte Pascal Dayez-Burgeon.

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