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Le motoriste Rolls-Royce dévoile une perte presque égale à son chiffre d'affaires

Au premier semestre, le motoriste britannique Rolls-Royce a généré une perte nette record, de près de 6 milliards d'euros, presque équivalente à son chiffre d'affaires semestriel. La perte d'exploitation est, elle, beaucoup plus raisonnable et le plan de sauvetage bien avancé.

Le fabricant de moteurs d'avions britannique a accumulé les difficultés ces dernières années.
Le fabricant de moteurs d'avions britannique a accumulé les difficultés ces dernières années. (REUTERS/Edgar Su)

Par Bruno Trévidic

Publié le 27 août 2020 à 10:55Mis à jour le 27 août 2020 à 15:08

Rolls-Royce reste le grand malade de l'industrie aéronautique européenne. Déjà très éprouvé, avant la crise sanitaire, par des problèmes techniques à répétition sur les moteurs Trent du Boeing 787 , le motoriste britannique a dévoilé ce jeudi matin les pires résultats semestriels du secteur. Charges exceptionnelles incluses, sa perte nette de 5,38 milliards de livres (5,99 milliards d'euros) est presque équivalente à son chiffre d'affaires semestriel, à 5,82 milliards de livres, en baisse de 24 % !

Une perte d'exploitation contenue

Une grosse partie de ses pertes sont liées à des dépréciations d'actifs. Le résultat d'exploitation, en perte de 1,77 milliard de livres, est davantage compatible avec la poursuite de ses activités. D'autant que celle-ci reste essentiellement cantonnée à la branche moteurs d'avions civils, qui représente près de la moitié de son chiffre d'affaires (2,5 milliards de livres), tandis que ses autres divisions - turbines, défense, ITP Aero - restent légèrement bénéficiaires.

Plan de sauvetage inchangé

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La direction de Rolls-Royce n'a pas éprouvé le besoin de durcir le plan de restructuration bien engagé, qui s'est déjà traduit par plus de 4.000 départs, dont celui du directeur financier, Stephen Daintith, annoncé ce jeudi. Ce n'est toutefois pas fini. Au total, le plan prévoit 9.000 suppressions de postes et la fermeture d'un site industriel au Royaume-Uni. Le groupe prévoit aussi la vente d'actifs jugés non stratégiques, comme sa filiale espagnole ITP Aero.

Au total, le produit attendu de ces cessions, pour 2 milliards de livres, ajouté aux 7,1 milliards empruntés au cours des six derniers mois et aux réductions de coûts devrait permettre à Rolls-Royce de passer la crise. « Nous avons fait des progrès significatifs dans notre restructuration », estime ainsi son directeur général, Warren East.

Des prévisions optimistes

Encore faut-il que les prévisions de Rolls-Royce, plutôt optimistes, se vérifient. Le motoriste mise en effet sur un retour de l'activité, exprimée en nombre d'heures de vols pour ses moteurs, au niveau de 2019 dès 2022, avec une baisse limitée à 55 % en 2020. Mais pour l'heure, la faible reprise de l'activité reste essentiellement limitée aux lignes court-courriers, le trafic long-courrier étant toujours entravé par les restrictions sanitaires. Or Rolls-Royce est surtout présent sur les avions long-courriers.

Par ailleurs, le motoriste doit encore régler des problèmes techniques sur plusieurs de ses moteurs, dont ceux qui équipent une partie des Airbus A350 , avec toujours un risque de mauvaise surprise.

Bruno Trévidic

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