La compagnie aérienne Air France a confirmé l’abandon immédiat de sa liaison entre Paris-Orly et Clermont-Ferrand, seule celle au départ de CDG étant conservée. Des centaines de manifestants ont protesté à Morlaix contre la fermeture annoncée du site de maintenance des avions de la filiale régionale HOP.

L’aéroport de Clermont-Ferrand-Auvergne va comme de nombreux autres souffrir de la décision d’Air France de réduire son réseau intérieur de 40%, dans le cadre du plan Vesta de restructuration qui sera présenté fin juillet : la direction a officialisé dans un courrier au sénateur du Puy-de-Dôme l’abandon de sa ligne au départ de Paris-Orly, déjà suspendue jusqu’à la fin septembre et qui « ne reprendra pas avec les appareils du groupe Air France ». Air France reste cependant disposée à commercialiser la route « au travers d’un accord de partenariat avec tout opérateur régional qui manifesterait un intérêt à desservir cette liaison ».

Selon Jean-Marc Boyer, cité dans La Montagne et qui avait rencontré la présidente d’Air France-KLM Anne-Marie Couderc, la compagnie nationale française explique qu’en « matière économique, ramener le réseau domestique à l’équilibre en 2023 implique malheureusement l’arrêt des lignes très déficitaires ». Et c’est en raison « de ses résultats économiques particulièrement dégradés » que la liaison Clermont – Orly ne reprendra pas. Mais le sénateur affirme : « nous continuerons à nous battre et insister pour conserver au moins deux rotations journalières » sur cet axe.

Air France continuera de desservir la ville du Puy-de-Dôme quatre fois par jour au départ de l’aéroport Charles de Gaulle, « avec de possibles capacités supplémentaires, et une attention particulière sera portée à la qualité des horaires et du service proposé ». Mais elle supprimera dans le même département d’ici 2022 49 postes dans le site de maintenance de HOP à Aulnat. Selon un communiqué de la CGT HOP, même « le site de la maintenance Clermont-Ferrand a failli fermer. La direction envisageait de tout sous-traiter. Nous poursuivons mais avec 32 avions à entretenir et non plus 57, ce n’est pas rentable. Si nous ne trouvons pas d’autres activités, nous serons à nouveau rapidement en difficulté ».

Côté maintenance HOP justement, après Lille mardi la future fermeture du site à l’aéroport de Morlaix-Ploujean et la suppression de 276 postes d’ici 2023 a été confirmée le 8 juillet aux représentants syndicaux, en présence de plus de 400 manifestants. Après la rencontre avec le directeur général de HOP Pierre-Olivier Bandet, le délégué de la CGT Sébastien Grandjean a réagi dans Ouest France : « Bien sûr qu’il y aura de la casse ! Ils vont proposer des reclassements, mais les gens qui travaillent ici sont attachés à leur région, ils ne prendront pas la mobilité ».

Air France a promis que les 7580 suppressions de postes détaillées vendredi, dont 1020 chez HOP, se feront sans départ contraints, mais le refus de mutation vers d’autres sites ou régions pourrait entrainer des licenciements. « La solidarité au sein du groupe Air France sera également mise en œuvre avec des propositions d’offres d’emploi internes à tous les salariés dont le poste serait supprimé et qui n’auraient pas souhaité s’inscrire dans le plan de départs », précisait la compagnie aérienne vendredi. Pour HOP, « en prenant en compte les départs naturels estimés, le sureffectif reste d’environ 820 à fin 2022 ».

Air France : Clermont-Ferrand et Morlaix en souffrance 1 Air Journal

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