Les actionnaires de Lufthansa ont approuvé hier à la quasi-unanimité (98%) le plan d’aide de 9 milliards d’euros proposé par l’Etat allemand pour permettre à la compagnie allemande de faire face à la crise du transport aérien liée à la pandémie de coronavirus.

Alors qu’un veto de sa part était redouté, Heinz Hermann Thiele, l’actuel principal actionnaire qui détient 15,5% du capital, a finalement décidé de soutenir ce plan, qui va accorder à l’Etat allemand une participation directe à hauteur de 20% au capital de Lufthansa, ainsi que deux sièges au conseil d’administration, diluant ainsi les participations existantes.

Heinz Hermann Thiele a souligné que les discussions sur le plan n’avaient pas levé tous les doutes mais qu’il ne se voyait pas voter la faillite de la compagnie. Selon lui, il sera notamment plus difficile de prendre des mesures douloureuses en matière de restructuration et de suppressions d’emplois avec l’Etat allemand détenant 20% au capital et ayant son mot à dire.

Même en bénéficiant de cette aide publique, lea reprise d’activité sera progressive et difficile : en septembre, Lufthansa prévoit une offre toujours inférieure de 60% à la normale. “Une reprise rapide n’est pas en vue, et nous savons que les conséquences [du coronavirus] auront un impact encore pendant les prochaines années“, a expliqué le patron du groupe aérien allemand, Carsten Spohr, une “vaste restructuration” est nécessaire.

L’ensemble du groupe Lufthansa emploie environ 138.000 personnes et possède des filiales comme Austrian Airlines, Brussels Airlines et SWISS. La direction veut supprimer 22.000 emplois équivalent temps plein, soit 16% des effectifs mondiaux, dont la moitié en Allemagne. Hier, la Commission européenne, gardienne de la concurrence au sein de l’Union européenne, a également donné son feu au plan d’aide proposé par Berlin.

Lufthansa : les actionnaires approuvent le plan d'aide publique de 9 milliards d'euros 1 Air Journal

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