La « négligence » et la déconcentration des pilotes ainsi que l’absence de réactivité des contrôleurs aériens ont provoqué le crash de l’Airbus A320 de Pakistan International Airlines, le 22 mai 2020 à Karachi, qui a fait 97 morts, selon les autorités pakistanaises.

« Il y a eu de la négligence des deux côtés », a déclaré le ministre pakistanais de l’Aviation Ghulam Sarwar Khan, qui présentait mercredi un rapport préliminaire sur l’accident devant le Parlement. « Le pilote a ignoré les instructions des contrôleurs aériens, qui de leur côté n’ont pas signalé les dégats » qu’une première tentative d’atterrissage ratée avait causés à l’avion, a-t-il expliqué.

Pendant toute la phase d’atterrissage, « le pilote et le copilote n’étaient pas concentrés et tout au long de la conversation, ils ont parlé du corona[virus]. Ils avaient le virus à l’esprit : leurs familles étaient affectées et ils en discutaient », a raconté le ministre pakistanais, se basant sur les écoutes des boîtes noires de l’avion réalisées en France par le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA).

« Quand il [le pilote] a atteint le point d’atterrissage, la tour de contrôle lui a dit +vous êtes trop haut, vous devez descendre+. Il a rapidement écouté l’appel et a dit : +je m’en sortirai+. Puis il a recommencé à parler du coronavirus », a poursuivi le ministre, pointant « l’excès de confiance » des pilotes. « Plusieurs avertissements et alertes relatives à la survitesse, le train d’atterrissage non sorti et la proximité du sol n’ont pas été pris en compte », aboutissant à une première tentative d’atterrissage de l’avion sur ses moteurs, pointe le rapport d’enquête préliminaire.

Les contrôleurs aériens ont de leur côté « observé le frottement des moteurs avec la piste mais n’ont pas communiqué cette anomalie à l’avion », selon le texte. Les pilotes ont ensuite remis les gaz pour essayer d’atterrir à nouveau, mais les deux moteurs, trop endommagés, « ont arrêté de fonctionner l’un après l’autre », d’après le rapport.
L’avion était avant cela « à 100% en capacité de voler », « il n’y avait pas de problème technique », a insisté Ghulam Sarwar Khan.

Le vol PK8303 s’est finalement écrasé sur une zone résidentielle, à 1,3 km de la piste d’atterrissage, tuant 97 des 99 personnes à bord, dont huit membres d’équipage.

Le crash de Pakistan International Airlines dû à la « négligence » des pilotes et des contrôleurs aériens 2 Air Journal

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