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Mady Mesplé, la « Lakmé » du XXe siècle, est morte

La grande soprano colorature française, dont le répertoire s’étendait de l’opéra à l’opérette, en passant par la musique contemporaine et la variété, possédait une voix légère aux aigus souverains, une belle présence scénique, ainsi qu’une grande noblesse de style et d’interprétation. Elle s’est éteinte à l’âge de 89 ans.

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Publié le 01 juin 2020 à 14h47

Temps de Lecture 8 min.

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Mady Mesplé, le 14 mars 2009, à Toulouse.

Mady MesplĂ© Ă©tait belle, simple, port Ă©lĂ©gant, Ă©lĂ©gance de cĹ“ur. ArchĂ©type du soprano lĂ©ger Ă  la française, sa voix s’inscrit dans la lignĂ©e des Lily Pons et Mado Robin, plus rĂ©cemment Natalie Dessay et Sabine Devieilhe. Souveraine au royaume des Gilda, Olympia et autres Reine de la nuit, Mady MesplĂ© possède technique impeccable, raffinement musical et prĂ©sence scĂ©nique. Mais la cantatrice aux trois octaves et aux aigus stratosphĂ©riques (elle montait sans effort jusqu’au contre-sol, a enregistrĂ© un contre-la bĂ©mol et osait mĂŞme, en privĂ©, le contre-si bĂ©mol !) fut aussi une musicienne Ă©clectique, capable de passer (avec aisance et sans complaisance) de l’opĂ©ra Ă  l’opĂ©rette, de la musique contemporaine Ă  la variĂ©tĂ©.

En tĂ©moigne la parution hommage, en 2011, pour ses 80 ans, d’une compilation chez Erato (Warner Classics) : de vrais bonheurs en divines surprises, un vrai chemin de Damas vocal. Atteinte, Ă  65 ans, de la maladie de Parkinson, une souffrance qu’elle confiera dans un livre, La Voix du corps : vivre avec la maladie de Parkinson (Michel Lafon, 2010), la grande dame du chant est morte samedi 30 mai, Ă  l’âge de 89 ans, dans sa ville natale de Toulouse, moins de trois semaines après son compatriote et collègue, le baryton Gabriel Bacquier, comme elle une lĂ©gende du chant français.

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NĂ©e le 7 mars 1931, dans une famille relativement modeste – son père est comptable, sa mère secrĂ©taire –, la petite Magdeleine MesplĂ© a 4 ans lorsqu’elle commence la musique. Elle adore le solfège. Trois ans plus tard, elle entre sur dĂ©rogation au conservatoire de Toulouse. Elle suit les cours de piano de Mme Marchant, puis de l’épouse d’AndrĂ© Malraux, Madeleine Lioux, avant d’entrer dans la classe de Mme Blanc-Daurat, femme de l’aviateur Didier Daurat, dont le soutien lui sera prĂ©cieux.

Un diplĂ´me obtenu haut la main

Son prix de piano en poche, la jeune fille de 14 ans n’a pas les moyens de continuer ses Ă©tudes musicales Ă  Paris. Elle dĂ©cide de gagner sa vie et joue avec des musiciens de jazz, accompagne des artistes de variĂ©tĂ©, lesquels remarqueront qu’elle a aussi une voix. A 18 ans, Mady MesplĂ© rempile donc au conservatoire de Toulouse, cette fois dans la classe de chant de Mme Izar-Lasson, femme du tĂ©nor Louis Izar, par ailleurs directeur de ce Théâtre du Capitole qu’elle frĂ©quente en spectatrice passionnĂ©e depuis sa plus tendre enfance.

A 22 ans, son diplĂ´me obtenu haut la main et quelques cours de chant pris Ă  Paris avec la cĂ©lèbre Janine Micheau, elle auditionne pour le Théâtre de Liège. Le rĂ´le est d’emblĂ©e celui qui deviendra sa signature : LakmĂ©, de LĂ©o Delibes (les fameux « Air des clochettes Â» et « Duo des fleurs Â»). Elle ne le chantera pas moins de 145 fois au cours de sa carrière, gravant pour EMI Classics une version historique aux cĂ´tĂ©s de Charles Burles et Roger Soyer, sous la direction d’Alain Lombard Ă  la tĂŞte des ChĹ“urs et Orchestre de l’OpĂ©ra-Comique.

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