
Mady Mesplé était belle, simple, port élégant, élégance de cœur. Archétype du soprano léger à la française, sa voix s’inscrit dans la lignée des Lily Pons et Mado Robin, plus récemment Natalie Dessay et Sabine Devieilhe. Souveraine au royaume des Gilda, Olympia et autres Reine de la nuit, Mady Mesplé possède technique impeccable, raffinement musical et présence scénique. Mais la cantatrice aux trois octaves et aux aigus stratosphériques (elle montait sans effort jusqu’au contre-sol, a enregistré un contre-la bémol et osait même, en privé, le contre-si bémol !) fut aussi une musicienne éclectique, capable de passer (avec aisance et sans complaisance) de l’opéra à l’opérette, de la musique contemporaine à la variété.
En témoigne la parution hommage, en 2011, pour ses 80 ans, d’une compilation chez Erato (Warner Classics) : de vrais bonheurs en divines surprises, un vrai chemin de Damas vocal. Atteinte, à 65 ans, de la maladie de Parkinson, une souffrance qu’elle confiera dans un livre, La Voix du corps : vivre avec la maladie de Parkinson (Michel Lafon, 2010), la grande dame du chant est morte samedi 30 mai, à l’âge de 89 ans, dans sa ville natale de Toulouse, moins de trois semaines après son compatriote et collègue, le baryton Gabriel Bacquier, comme elle une légende du chant français.
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