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Disparition

Lucky Peterson : le bluesman surdoué quitte la classe

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Le musicien américain prodige, qui a su très tôt jouer à tous les postes et s'est démultiplié dans le très bon et le plus discutable, est mort dimanche à l'âge de 55 ans.
par Jacques Denis
publié le 19 mai 2020 à 10h30

«J'ai joué de l'orgue avant de savoir parler.» «Mon père m'a nourri au blues avant que je puisse marcher.» Ces deux sentences résumaient ce qui fondait la classe de Lucky Peterson, mort dimanche 17 mai à l'hôpital de Dallas où il venait d'être transféré en urgence après un AVC. Il avait 55 ans, dont presque autant passés sur scène.

Tout avait commencé dans le club tenu par son père, le Governor's Inn, où défilent alors les pointures du style : Muddy Waters, Buddy Guy, Junior Wells, Jimmy Reed… En 1969, le gamin a tout juste 5 ans mais déjà des arguments dans les doigts, tant et si bien qu'il impressionne un des parrains du genre, Willie Dixon. Et le bonhomme qui en a quand même vu d'autres décide de produire son premier disque : Our future sort en 1969 chez Today Records. Ce n'est que le début d'une longue carrière pour le surdoué qui fait vite le tour des plateaux télés, notamment le Tonight Show et le Ed Sullivan Show où il s'attaque au monumental Please, Please, Please de James Brown. Il faut voir l'assurance du petit, guère plus élevé que le clavier, dans l'émission Soul ! du 1er mars 1972. Ses mains dansent dessus, comme ses pieds. Le prodige ne va plus s'arrêter. Cette année-là il signe un second disque au titre programmatique, The Father, The Son, The Blues. La trinité fondatrice d'une vie pour celui qui aimait rappeler que c'était le blues qui l'avait pris, et non pas lui qui l'avait choisi.

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