La compagnie aérienne Asiana Airlines impose à tous ses employés deux semaines de congés sans solde tous les mois, les PNC et le personnel au sol devant en faire de même pour un total de deux mois afin de réduire les coûts jusqu’à la fin de la pandémie de Covid-19 et le rétablissement du trafic. Ses rivales en Corée du Sud ne vont pas mieux.

La compagnie privée sud-coréenne n’en peut plus d’attendre une décision de l’Etat sur des aides directes : elle a annoncé le 19 avril 2020 la mise en congé sans solde de tous ses employés « pendant au moins quinze jours chaque mois », en alternance comme c’était déjà le cas en avril. Hôtesses de l’air, stewards et employés de bureau devront totaliser deux mois de congés sans solde. Sa rivale Korean Air a déjà lancé de son côté une initiative similaire, avec le départ en congé de 70% de son effectif – pour jusqu’à six mois ; Air Busan et Seoul Air, ainsi que les low cost Jeju Air, Jin Air et T’Way ont également imposé à leurs employés des mesures de limitation de la durée de travail, de chômage partiel ou de congés forcés. 

Asiana Airlines continue ses activités avec la moitié de son personnel, sur moins de trente routes (dont Londres, Francfort, Sydney et New York) et sans ses gros-porteurs Airbus A380 ou Boeing 747 ; elle n’a pas encore annoncé de programme de vol pour le mois de mai. Elle utilise ses avions passagers pour du transport de fret (150 rotations sur 16 lignes depuis mars), et les prête au gouvernement pour des vols de rapatriement, notamment depuis le Vietnam ou l’Iran. Et elle profite de la période pour anticiper des opérations de maintenance.

La compagnie de Star Alliance estime la mesure indispensable faute d’aide gouvernementale. Celle-ci avait été promise pour l’ensemble de l’économie en février, et un programme de soutien aux compagnies aériennes a été dévoilé, principalement via un allégement des charges et des reports de paiement. Mais le gouvernement a aussi annoncé une aide financière directe de près de 250 millions de dollars uniquement pour les low cost ; Asiana et Korean Air demandent désormais une aide similaire. Tous les transporteurs du pays espèrent en outre des garanties de prêts du gouvernement et un soutien pour les émissions d’obligations des compagnies aériennes, afin d’améliorer leur trésorerie.

Selon l’association de l’aviation civile KCA, l’industrie « s’écroule » en Corée du Sud pour cause de pandémie, mettant « en danger 840.000 emplois dans le transport aérien, le tourisme et les activités liées ». Rappelons que la vente d’Asiana Airlines à un consortium dirigé par Hyundai, lancée en décembre, doit toujours être finalisée à la fin du mois, même si les rumeurs se font de plus en plus fortes sur un report du processus.

Asiana Airlines : congés sans solde en attendant de l’aide 1 Air Journal

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