Homme politique aux nombreux mandats locaux et plusieurs fois ministre, figure incontournable de la droite bretonne et du centre droit, qui appartint à ses différentes mouvances, du Mouvement républicain populaire (MRP) à l’Union pour la démocratie française (UDF), Christian Bonnet est mort le 7 avril, à l’âge de 98 ans, dans une maison de retraite de Vannes, dans le Morbihan.
Christian Bonnet est né le 14 juin 1921 à Paris. Fils aîné de Pierre Bonnet et de Suzanne Delebecque, il est en lien de parenté avec la famille de François Michel Le Tellier de Louvois, ministre de la guerre de Louis XIV. Après sa scolarité, il suit les cours de l’Ecole libre des sciences politiques de Paris. C’est sur les bancs de Sciences Po qu’il rencontre, en 1941, sa future épouse, Christiane, originaire de Lorient, avec laquelle il aura six enfants. Lorsqu’il s’installe, en 1947, à Auray, en Bretagne, c’est pour prendre la direction d’une entreprise de conserves de poisson (Delory), à Quiberon. Il est pris de passion pour le Morbihan.
Il disait souvent « être entré en politique comme on entre en religion » et il s’est très largement impliqué dans ses multiples mandats. Il est élu député MRP du Morbihan le 2 janvier 1956. Il exercera cette fonction pendant dix-huit ans (de 1956 à 1972, puis de 1981 à 1983, au sein de l’UDF). En 1958, il devient conseiller général dans le canton de Belle-Ile-en-Mer. Il le restera pendant quarante-deux ans.
L’intérieur, « mont Blanc » de sa carrière
Christian Bonnet occupe ensuite également plusieurs postes ministériels, sous les présidences de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d’Estaing. Il est d’abord secrétaire d’Etat au logement de 1972 à 1974 dans le gouvernement de Pierre Messmer. Il gère ensuite le portefeuille de l’agriculture sous les premiers ministres Jacques Chirac et Raymond Barre, entre 1974 et 1977.
Mais c’est surtout au ministère de l’intérieur, sous Raymond Barre, qu’il s’illustre de 1977 à 1981. Il succède à ce poste à Michel Poniatowski. A cette fonction éminente, qu’il considère comme le « mont Blanc de [sa] carrière », son action est marquée par la mort de Jacques Mesrine, ennemi public numéro un, abattu par des policiers porte de Clignancourt, à Paris, le 2 novembre 1979. « C’était un bandit, ce Mesrine, un type excentrique. Le but était bien de l’arrêter, pas de l’abattre, mais les circonstances en ont décidé autrement. Je n’ai donc aucun regret », confiera-t-il sur cette fin violente.
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