Dans le cadre de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, mise en place en France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) analyse les substances ayant potentiellement des effets néfastes pour notre santé. Le résorcinol fait partie des produits passés à la loupe.
Il s’agit d’une matière utilisée pour la fabrication de pneus, de produits dérivés du caoutchouc, de colles et de résines industrielles, de certains cosmétiques et soins d’hygiène, d’antioxydant pour des produits alimentaires et d’antiseptique pour certains médicaments.
Déclencher ou aggraver l’hypothyroïdie
Suite à son travail, l’Anses a établi un lien entre le résorcinol et des effets délétères sur la fonction thyroïdienne, notamment chez la femme enceinte. Cette substance pourrait, en fonction des conditions d’exposition, déclencher ou aggraver des hypothyroïdies. Or, une hypothyroïdie chez la femme enceinte peut entraîner des désordres irréversibles du développement neuronal de l’enfant à naître.
L’Anses ajoute qu’il est difficile d’établir une dose d’exposition sans risques, en particulier chez les personnes sensibles. Ces conclusions permettent de proposer cet ingrédient comme perturbateur endocrinien avéré. L’Agence propose son identification comme substance extrêmement préoccupante (SVHC) selon le règlement REACH.
Un contrôle strict en Europe
Si l’inscription suit son cours, cette procédure implique l’obligation de notifier la présence de cette substance à plus de 0,1% par les industriels. Le résorcinol pourra également être soumis à un contrôle strict de son utilisation en Europe, voire à une substitution. L’Anses mène aussi une évaluation des effets néfastes potentiels pour les espèces de l’environnement.