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L’artiste belge Panamarenko est mort

Inventeur de curieuses machines volantes qui ne décollaient jamais, il évoluait dans un monde poétique et créatif, entre Jules Verne et Léonard de Vinci. Il est mort le 14 décembre, à l’âge de 79 ans.

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Publié le 20 décembre 2019 à 15h18, modifié le 22 décembre 2019 à 11h31

Temps de Lecture 3 min.

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Panamarenko, devant son « Aéromodeller », au Musée des beaux-arts de Bruxelles, en janvier 2006.

Ses curieux aéroplanes n’ont jamais volé, mais ils en ont fait décoller voire planer plus d’un : l’artiste belge Panamarenko est mort le 14 décembre, à l’âge de 79 ans. Né à Anvers le 5 février 1940, d’une famille de réparateurs de bateaux, Henri Van Herwegen choisit le pseudonyme de Panamarenko, que l’on croit tantôt inspiré de la compagnie aérienne Panam, tantôt du nom du général soviétique Ponomarenko – il ne détestait pas, lors de ses vernissages, se déguiser en officier de l’armée russe. Il aurait entendu ce pseudo en 1966, au moment où, après des études à l’académie des beaux-arts d’Anvers (il y était entré à 15 ans !), et un travail un temps marqué par le pop art, il se lança dans la construction de ses étranges machines.

Une des premières est supposée vous mettre la tête en bas, à défaut de vous envoyer en l’air : il s’agit, en 1966-1967, de chaussures à semelles magnétiques censées permettre de marcher au plafond. Ses premiers travaux attirent l’attention de ses pairs, et non des moindres : son compatriote Marcel Broodthaers le tenait pour le plus grand artiste belge de son temps, et Joseph Beuys l’avait invité, dès 1967, à l’académie des beaux-arts de Düsseldorf, où il enseignait.

C’était peu de temps avant que le commissaire d’exposition Harald Szeemann le sélectionne pour la 5e documenta de Kassel, en 1972. Panamarenko y expose une œuvre conçue deux ans plus tôt, l’Aéromodeller, un dirigeable avec cabine en osier reliée à un ballon en PVC de 27 mètres de long et de 6 mètres de diamètre. Aujourd’hui conservé au SMAK, le musée d’art contemporain de Gand, l’appareil est supposé pouvoir accueillir une dizaine de personnes, mais son aspect fragile et sa construction artisanale pourraient légitimement les faire hésiter avant d’y embarquer…

Inventions loufoques

Son monde poétique, à mi-chemin entre celui de Jules Verne et celui de Léonard de Vinci, avec un détour par les constructivistes russes, dont Tatlin (1885-1953) et son Letatlin, vélocipède aérien qui jamais ne vola non plus, assaisonné au surréalisme belge, attire immédiatement l’attention. Suzanne Pagé l’expose en 1973 au Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

Panamarenko multiplie ensuite les inventions loufoques – ses compatriotes le comparaient souvent au personnage de Walt Disney, Géo Trouvetou, mais ils auraient aussi bien pu évoquer le professeur Tournesol – comme son Méganeudon I, de 1972 (il est supposé vous faire décoller grâce à un pédalier de vélo et des ailes de libellule), son sous-marin pédalo doté d’une queue de mésange, ou son Blauwe Archeopterix, de 1991, mû à l’énergie solaire, hommage à l’Archeopteryx, un dinosaure à plumes dont les paléontologues se demandent toujours s’il était capable de voler.

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