A Clichy-sous-Bois, une marche contre la violence après l’agression devant le lycée Alfred Nobel

Après l’attaque à l’arme blanche qui s’est déroulée, le 6 novembre dernier, devant les grilles du lycée Alfred Nobel, 200 personnes ont participé à une marche contre la violence organisée par les habitants.

 Clichy-sous-Bois, samedi 16 novembre. 200 personnes ont marché pour dénoncer les violences après l'agression qui s'est déroulée le 6 novembre dernier devant les grilles du lycée Alfred Nobel.
Clichy-sous-Bois, samedi 16 novembre. 200 personnes ont marché pour dénoncer les violences après l'agression qui s'est déroulée le 6 novembre dernier devant les grilles du lycée Alfred Nobel. LP/Olivia Villamy

    « L'école doit rester un sanctuaire d'apprentissage », la voix est hachée mais le regard déterminé. Sur les marches de la mairie de Clichy-sous-Bois, Rachida Chebane, représentante de la fédération des parents d'élèves (FCPE) de Seine-Saint-Denis, appelle les 200 personnes présentent à se joindre à cette marche contre la violence.

    Un jeune homme de 16 ans poignardé à plusieurs reprises

    Le 6 novembre dernier, un élève du lycée Alfred Nobel situé à quelques encablures de la, se faisait poignarder à la cuisse à plusieurs reprises juste devant les grilles de son établissement.

    Si le jeune homme, âgé de 16 ans, est sauf, l'attaque à l'arme blanche a profondément choqué dans la commune. Le lycée, régulièrement en tête de notre palmarès des établissements qui font le plus avancer les élèves, n'avait pas connu de tel drame depuis longtemps.

    L'embrouille est née d'un jeux vidéo

    La proviseure, Nicole Ozeray déplore un « épiphénomène » qui ne caractérise en rien « le quotidien des élèves et des professeurs ». Dans les rangs du cortège, l'incompréhension est d'autant plus grande que la querelle serait née d'une broutille.

    « Tout est né d'un jeux vidéo, les petits ont joué à Fortnite et c'est la que l'embrouille est née », confie le gardien de l'école primaire Joliot-Curie. « Une embrouille » qui fait boule de neige et qui se transforme en menaces et provocations sur les réseaux sociaux.

    Snapchat, c'est un fléau

    Les grands frères s'en mêlent, la spirale est enclenchée, la tension monte jusqu'à l'agression du 6 novembre qui se déroule entre deux lycéens, l'un habitant de Clichy-sous-Bois, l'autre originaire de Montfermeil.

    « Sur les réseaux sociaux, la violence est devenue tellement banale, tellement facile. Snapchat c'est un fléau, les jeunes ne se rendent plus comptent de ce qu'ils font », déplore Jamila Adibi, parent d'élève.

    Clichy-sous-Bois, samedi 16 novembre. Le cortège est parti de la mairie pour rejoindre le lycée Alfred Nobel, avec pour mot d'ordre : "Stop à la violence."/     LP/Olivia Villamy
    Clichy-sous-Bois, samedi 16 novembre. Le cortège est parti de la mairie pour rejoindre le lycée Alfred Nobel, avec pour mot d'ordre : "Stop à la violence."/ LP/Olivia Villamy LP/Olivia Villamy

    « Tout le monde savait qu'ils avaient rendez-vous pour en découdre »

    Le maire de Clichy-sous-Bois, Olivier Klein (PS) regrette aussi la mauvaises influence des réseaux sociaux et la culture du silence qui règne au sein de la nouvelle génération. « Il faut que les jeunes parlent. Ils savaient tous qu'ils avaient rendez-vous pour en découdre mais personne n'a rien dit de peur de passer pour une balance. »

    Jeudi soir, le maire de Clichy-sous-Bois a organisé une ultime réunion de conciliation. Les familles du coupable et de la victime se sont rencontrées à la mairie de Montfermeil, pour enterrer la hache de guerre.

    « Il y a eu de la part de la famille du jeune homme qui a donné des coups de couteaux une demande de pardon qui a été entendue. C'est une belle issue, on est tombé sur deux familles très responsables », explique Xavier Lemoine (PCD) maire de Montfermeil. Avant d'ajouter : « Les parents doivent percevoir les pièges de ces jeux vidéos pour empêcher leurs enfants de tomber dans la violence. »

    Le cortège a marché une quinzaine de minutes, le temps de rejoindre le parvis du lycée Alfred Nobel et de se disperser progressivement. Dans l'air froid de ce samedi après-midi, on entendait résonner le slogan entamé par des jeunes filles du lycée : « Clichy-Montfermeil - Plus jamais la violence. »